La nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre a provoqué des réactions marquées parmi les élus d’Occitanie. Entre critiques acerbes à gauche et approbation prudente à droite, voici les différentes prises de position dans la région.
L’annonce était très attendue en France. Pour rappel, le soir des résultats du second tour des élections législatives, le dimanche 7 juillet dernier, Gabriel Attal avait soumis sa démission à Emmanuel Macron, puis l’ensemble du gouvernement avait suivi le mouvement dans les jours suivants. Depuis, les Français attendaient un nouveau Premier ministre. Après près de deux mois de réflexion, le président de la République l’a annoncé ce jeudi 5 septembre : Michel Barnier, membre des Républicains, succède à Gabriel Attal.
Les réactions des différents partis politiques ne se sont pas faites attendre. Dès l’annonce de la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre, de nombreux élus, notamment d’Occitanie, ont pris la parole sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie (PS), Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne (PS), et de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ancien membre des Républicains.
Rapidement après la nomination de Michel Barnier, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie a vivement critiqué la décision d’Emmanuel Macron, la qualifiant de trahison envers la volonté des Français. « Au mépris du vote des Français qui ont largement rejeté sa politique et du Front républicain qui a mis en échec le RN, le président nomme un Premier ministre de droite pour poursuivre ses politiques d’injustice sociale et d’inaction climatique », a-t-elle déclaré. Pour elle, cette nomination « ne respecte pas la volonté de changement exprimée par nos concitoyens », accentuant la défiance envers la politique nationale après « le spectacle donné ces dernières semaines au plus haut sommet de l’État ».
Elle va plus loin en qualifiant la situation de dangereuse : « Le gouvernement est désormais dans les mains des groupes parlementaires d’extrême droite, une première honteuse sous la Ve République. »
Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, partage les propos de Carole Delga. « Le choix de Michel Barnier est incompréhensible », a-t-il affirmé, déplorant qu’un homme de droite soit nommé malgré les résultats « favorables à la gauche lors des élections ». Il rappelle que Barnier vient d’un parti « qui a refusé de faire le front républicain » pour s’opposer au Rassemblement national. Le président de la Haute-Garonne avertit que « après une telle faute politique, je crains une crise de régime majeure ».
De son côté, le maire de Toulouse, ancien membre des Républicains, a réagi de manière positive à cette nomination. « Je salue la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Il loue les qualités d’un « authentique homme d’État, fin négociateur, ancien élu local, fort d’une riche expérience et d’un long parcours politique ». Toutefois, Jean-Luc Moudenc insiste sur la nécessité pour Michel Barnier de gouverner « dans l’indépendance vis-à-vis du président de la République ».
L’édile appelle également à dépasser les clivages partisans, affirmant que « l’intérêt général commande de construire, par le dialogue et le respect, des convergences politiques au-delà des rigidités partisanes trop souvent étriquées ». Il souhaite que le nouveau Premier ministre prenne ainsi des « mesures fortes et courageuses » pour redresser la France, notamment en « confortant la compétitivité de nos entreprises au service de la souveraineté et de l’emploi », en « priorisant la sécurité de nos concitoyens » et en « combattant l’immigration clandestine ». Il souligne également l’importance d’une « coopération entre le futur gouvernement et les collectivités locales ».
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