À l’approche des élections européennes, vous vous demandez peut-être à quoi sert l’Europe dans votre quotidien en tant qu’habitant d’Occitanie. Focus sur les investissements de l’UE dans la région.
Les Européennes approchent à grands pas. Les électeurs français sont appelés aux urnes ce dimanche 9 juin. Comme lors des élections européennes précédentes, le taux de participation s’annonce faible. En effet, d’après un sondage publié par l’institut indépendant Odoxa pour Le Figaro et Backbone Consulting, 49,4% des électeurs voteraient, soit un peu moins qu’en 2019 (50,1%). Si, toujours d’après l’enquête, les abstentionnistes expliquent leur choix par un rejet des listes, le désintérêt pour l’Europe reste prégnant. Qui ne s’est pas d’ailleurs demandé à quoi cela servait de voter aux Européennes ? « L’action de l’Europe peut parfois sembler lointaine, pourtant elle est au cœur de notre quotidien », affirme Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de l’Europe et des relations internationales.
En effet, le Parlement européen adopte des lois qui concernent les pays, mais également les régions. « L’Europe s’incarne partout dans les territoires, des métropoles jusque dans nos villages, elle investit dans de multiples domaines de notre quotidien et ne se limite pas à édicter des normes ou à une monnaie commune », insiste Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, dans un dossier de presse. Pour preuve, 70% du budget de l’Union européenne est consacré aux actions de proximité. « Pistes cyclables, tableaux numériques dans les écoles primaires, recherche médicale, préservation de la biodiversité, formation, emploi, restauration du patrimoine… L’Europe finance des projets concrets gérés par l’Occitanie à hauteur d’1,4 milliard d’euros pour la période 2021-2027 », précise Nadia Pellefigue.
Ainsi, entre 2014 et 2020, plus de 3 000 ont été soutenus en Occitanie grâce à ces fonds européens. Si certains fonds sont gérés par la Commission européenne, d’autres le sont par l’État, mais également les Régions depuis plusieurs années maintenant. Il s’agit des fonds structurels et d’investissement qui financent des projets dans les territoires. Concrètement, la Région Occitanie a en gestion totale le Fonds européen de développement régional (FEDER), doté de 666 millions €, et en partie le Fonds social européen plus (FSE+), de 340 millions, et le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), de 449 millions, tandis que le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA), de 16,77 millions, est piloté par l’État, avec une délégation de gestion à la collectivité.
Dans le détail, le fonds FEDER soutient « la compétitivité et l’emploi, en renforçant la cohésion économique, sociale, environnementale et territoriale » et le FSE+, « les politiques publiques en matière d’emploi, de formation et d’insertion professionnelle ». Avec ces derniers, la Région vise cinq objectifs d’ici 2027 : soutenir plus de 6 000 entreprises et accompagner le développement de 53 structures de recherche, éviter l’émission de 45 000 tonnes de CO2 et de convoyer la réhabilitation de logements, la rénovation de bâtiments publics, le recyclage des déchets et la protection des habitants contre les risques d’inondation, mais aussi la création de 32 kilomètres de pistes cyclables et accompagner 63 000 personnes vers l’emploi et plus de 160 structures et également plus de 300 projets et 56 sites culturels pour réduire les disparités territoriales.
Par exemple, le fonds FEDER a permis à Toulouse Métropole de créer ou aménager plusieurs pistes cyclables, notamment le long de la route d’Agde dans la Ville rose ou dans le quartier du Mirail, et des voies vertes sur le Chemin de Valette Haut à Tournefeuille sur l’avenue Salvador Dali à Toulouse, mais également de financer une voie express vélo et deux passerelles cyclables. Des aménagements, d’un coût total de 19 409 101,18 €, auxquels ont été attribués 9 002 466,2 € de fonds européens. Téléo, le téléphérique urbain toulousain, a également bénéficié de 6 600 000 € du Fonds européen de développement régional.
De son côté, le FEADER, qui est un des instruments de financement de la Politique agricole commune (PAC), « permet aux agriculteurs d’être accompagnés dans l’amélioration de leurs conditions de travail, dans l’adaptation de leurs pratiques pour lutter contre le changement climatique et dans l’obtention d’un juste revenu ». La Coopérative fromagère des bergers du Larzac, située à La Cavalerie en Aveyron, a ainsi pu agrandir son atelier pâte molle et y créer une ligne semi-automatisée en bénéficiant de 500 000 € d’aide de l’Europe pour un coût total de 5 000 000 €. Le Château du Clau, qui produit des jus de fruits pétillants naturels sans alcool à La Bastide Saint-Pierre dans le Tarn-et-Garonne, a également pu investir dans du matériel plus performant grâce à ce fonds. 90 000 € ont été alloués à ce projet d’un montant de 417 000 €.
Enfin, le FEAMPA, qui « permet d’accompagner les pêcheurs et les aquaculteurs dans leur installation, la modernisation de leurs pratiques et la transformation des produits de la mer », a bénéficié à Guy Sanchez Huîtres, basé à Loupian dans l’Hérault, qui a pu agrandir son bâtiment et moderniser son matériel grâce à une aide de 1 600 000 euros de l’Europe pour un coût total de 4 400 000 €.
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