Entre 18 000 et 40 000 personnes ont participé à la manifestation de ce jeudi 18 septembre à Toulouse, à l’appel de l’intersyndicale, pour dénoncer les politiques d’austérité. Le cortège a défilé de Saint-Cyprien à Jean Jaurès, une semaine après la journée d’action “Bloquons tout”. Mis à jour à 19h20.
Quarante mille personnes selon la CGT, 18 000 d’après la préfecture, ont pris part à la manifestation organisée jeudi 18 septembre à Toulouse. L’appel avait été lancé par l’intersyndicale, après la mobilisation “Bloquons tout” du 10 septembre, qui avait déjà réuni entre 13 000 et 30 000 participants.
Au niveau national, plus de 250 rassemblements se sont tenus contre les mesures d’austérité budgétaire. Des petites villes aux grandes métropoles, les cortèges ont attiré de nombreux manifestants. Environ 80 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés partout en France, appuyés par des CRS, des drones et des véhicules blindés.
À Toulouse, le défilé s’est déroulé dans le calme. Parti de Saint-Cyprien à 14 heures, le cortège a rejoint le boulevard de Strasbourg, Arnaud Bernard, Jeanne d’Arc, avant de se disperser autour de la station Jean Jaurès. « Une minorité d’individus violents ont tenté de perturber la fin de journée. Un abribus a été détruit, trois feux de poubelles ont été recensés et un véhicule a été partiellement incendié », indique la préfecture.
Les manifestants réclament l’abandon des plans budgétaires du précédent gouvernement, une hausse des investissements dans les services publics, des hausses d’impôts pour les plus aisés et la suppression de l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite.
« Nous voulons que le plan de François Bayrou soit intégralement abandonné. L’argent, nous savons où aller le chercher », lance Pauline Salingue, de la direction de la CGT en Haute-Garonne. Elle dénonce 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises, alors que le plan d’économie de l’ex-Premier ministre prévoyait 44 milliards d’économies.
Patrice Pauly, secrétaire général de FO en Haute-Garonne, insiste sur l’urgence sociale : « Nous sommes opposés à tout projet budgétaire qui casse les salaires, les pensions et les minima sociaux. Nous adressons donc un message au pouvoir politique pour qu’il écoute cette colère des citoyens. »
Même son de cloche à la CFDT : « Les travailleurs ne doivent pas être les seuls à faire des efforts », estime Alban Autantret, secrétaire général adjoint “service” du syndicat en Ariège et Haute-Garonne. « Nous voulons aussi un meilleur pouvoir d’achat pour les Français et de meilleures conditions de travail », ajoute Ludovic Pinasa, secrétaire général de l’Unsa 31.
Des lycéens et étudiants étaient également dans le cortège. « Nous manifestons d’abord pour l’éducation », témoigne Lana, 17 ans. « Nous pensons que l’argent public est mal dépensé. Il y a d’autres endroits où en prendre. » Nils, également lycéen, ajoute : « C’est important d’être là aujourd’hui pour montrer que nous ne sommes pas d’accord avec les politiques mises en place. »
Anne, enseignante dans un lycée, rappelle les difficultés de l’Éducation nationale : « Nous avons de moins en moins de moyens, de plus en plus d’élèves dans les classes. Il n’y a pas assez d’argent pour que les futures générations soient éduquées correctement. » Elle fait partie des 23,95% d’enseignants en grève dans l’académie de Toulouse, qui rassemble les huit départements de l’ex-région Midi-Pyrénées.
Cette mobilisation se déroule moins de deux semaines après la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, en remplacement de François Bayrou, qui n’a pas obtenu la confiance de l’Assemblée nationale. Son gouvernement devra proposer un budget 2026 dans un contexte de déficit public élevé, proche du double du plafond imposé par l’Union européenne, qui est de 3% du PIB, la somme de tout ce que produit le pays sur une année.
Pour obtenir une majorité, Sébastien Lecornu tente de convaincre l’opposition socialiste, qui conditionne son soutien à des mesures fiscales comme la taxe “Zucman” sur les très grandes fortunes. Le chef du gouvernement promet donc des « ruptures » avec ses prédécesseurs, notamment en renonçant à la suppression de jours fériés.
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