Le ville de Mende célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai. Ce jour de commémoration est l’occasion de se souvenir des sacrifices et de la détermination des hommes et des femmes qui ont résisté à l’occupation, partout en France, mais aussi à Mende, en Lozère. La commune a joué un rôle clé dans la résistance à l’occupant.
La ville de Mende, comme partout en France, commémore le 8 mai la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’occasion de se remémorer les événements qui ont marqué l’Histoire de France et de Mende plus particulièrement. La commune est connue pour être un haut lieu de la résistance à cette époque.
En janvier 1939, bien avant que les premières bombes ne tombent sur le sol français, un camp d’internement a été créé à Mende, dans le bois du Rieucros. Ce camp, d’abord destiné à interner des “indésirables”, principalement des opposants politiques et des étrangers, surtout espagnols à la suite de la guerre civile en Espagne, devient, en octobre 1939, un centre exclusivement réservé aux femmes et aux enfants étrangers. Ces femmes, souvent des réfugiées espagnoles, sont séparées de leurs maris, eux aussi internés dans divers camps à travers la France.
Le maire de Mende à l’époque, Henri Bourrillon, s’oppose fermement à la politique de Vichy et à la présence de ce camp dans sa ville. Non seulement, il critique le régime, mais il œuvre pour que les enfants internés aient accès à l’éducation, un geste rare dans un contexte où la répression se fait de plus en plus forte.
En réprimande, il est destitué de son poste de maire en février 1941. Cependant, son opposition à Vichy ne faiblit pas. Il rejoint la Résistance et devient « l’un des chefs de la résistance lozérienne » comme l’explique Samuel Caldier, archiviste de la municipalité de Mende et écrivain. Henri Bourillon est arrêté en 1944. Il meurt dans les camps de la mort après un transfert en 1945.
En dépit des répressions et des dangers permanents, Mende devient un carrefour stratégique pour la Résistance en Lozère. La ville se trouve idéalement située entre les maquis des Cévennes et de l’Aubrac, offrant ainsi un terrain propice aux réseaux clandestins. Des personnalités comme Émile Peytavin, Jean Mazel et Jean Lyonnet, des résistants locaux, symbolisent la lutte acharnée contre l’occupation. En 1941, Jean Lyonnet joue un rôle crucial dans la diffusion des tracts du journal “Combat” en Lozère. Il dirige également le noyautage des administrations publiques, cherchant à recruter des sympathisants de la Résistance au sein même de la préfecture, de la police et dans les services essentiels comme les chemins de fer, les télécommunications ou l’électricité.
Mende devient ainsi le centre névralgique de ces activités clandestines, alors même que la Gestapo commence à « renforcer sa présence en Lozère à partir de 1943 » comme l’affirme l’archiviste. La ville, préfecture du département, devient un objectif stratégique pour l’occupant. En mai 1944, la Gestapo prend possession de la maison de Jean Lyonnet, située rue du Pré Claux. C’est dans les sous-sols de celle-ci que, dans la nuit du 28 mai, 27 résistants du maquis Bir-Hakeim sont capturés, torturés et exécutés. Leur sacrifice est aujourd’hui honoré par un monument dressé devant la maison de Lyonnet, un lieu de mémoire de la brutalité nazie.
L’arrivée de la Gestapo à Mende n’est pas une simple formalité : c’est un moyen pour l’occupant de démanteler les réseaux de Résistance. « Mende est devenu un véritable centre de contre-espionnage », déclare Samuel Caldier.
Le 18 août 1944, les troupes allemandes se retirent de Mende, marquant la fin de l’occupation de la ville. Mais la guerre n’est pas encore terminée pour les habitants de cette commune, qui continueront à vivre dans un climat de répression, de pertes humaines et de souffrances. Le 8 mai 1945, alors que la France célèbre la fin de la guerre, Mende et ses habitants, comme tant d’autres, n’oublient pas ceux qui ont donné leur vie pour la liberté et la justice.
La commémoration aura lieu le 8 mai, à partir de 11h20, devant le monument aux morts de Mende. Un discours, des dépôts de gerbes en hommage aux morts pour la France et un vin d’honneur sera proposé par la ville.
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