Si Le Relais a annoncé la reprise nationale de ses collectes de textile, Emmaüs Cahors maintient la suspension de ses bornes. La situation est encore bloquée localement. L’association appelle à la patience des habitants.
Emmaüs Cahors a suspendu la collecte de textile dans ses bornes depuis le 22 juillet. « Cette décision fait suite à la mise en pause des collectes par Le Relais, notre partenaire historique, en charge du tri et du réemploi textile », indiquait l’association. Chaque année, plus de 70 tonnes de vêtements sont ainsi collectées par l’organisme cadurcien.
Si Le Relais a annoncé, le 24 juillet, la reprise de ses collectes à l’échelle nationale, après avoir obtenu une revalorisation de ses rétributions financières, la situation reste inchangée dans le Lot, où la problématique semble davantage structurelle. Emmaüs Cahors est dans l’attente d’une rencontre avec Le Relais 82. « Nos collectes sont donc toujours suspendues jusqu’à nouvel ordre », précise un porte-parole auprès du Journal Toulousain.
L’arrêt des collectes s’inscrit dans un contexte national tendu. Depuis l’été 2024, la filière est en crise : surproduction liée à la fast fashion, vêtements de moindre qualité difficiles à recycler, filières saturées et fermeture progressive des débouchés. Emmaüs Cahors évoque ainsi « le refus, légitime, des pays du Sud de servir de décharge textile à l’Europe ».
L’association ajoute : « Cette crise révèle une dépendance excessive de notre modèle aux circuits d’exportation et souligne l’incapacité actuelle à traiter nos déchets textiles sur le territoire national. Faute de solutions concrètes, Emmaüs Cahors ne peut plus assurer la collecte ni le stockage de volumes aussi importants. »
Face à des bornes saturées et à des dépôts sauvages, deux salariés sont déjà mobilisés plusieurs jours par semaine pour gérer la seule mission de collecte.
En attendant une reprise locale, Emmaüs Cahors invite à conserver les vêtements chez soi ou à apporter uniquement des pièces en très bon état. Les dépôts restent en effet possibles directement au local de l’association, zone industrielle d’Englandières, les mardis, jeudis et vendredis de 13h30 à 17 heures.
L’association insiste également sur la nécessité de repenser les habitudes de consommations : acheter moins, mais mieux, prolonger la durée de vie des vêtements et privilégier une production locale et durable. Mais en l’absence de solutions pérennes de tri et de valorisation, la crise textile risque de perdurer même si les collectes reprennent ailleurs.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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