Un rapport de la chambre régionale des comptes souligne la bonne santé financière du conseil départemental du Lot jusqu’en 2023. Mais il alerte aussi sur une dégradation depuis 2024, notamment en raison de la hausse des dépenses sociales.
Après l’Ariège, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport sur la situation financière du département du Lot. Le document souligne une gestion globalement saine jusqu’en 2023, mais prévient d’un retournement de tendance dès 2024.
Dans un rapport de 87 pages rendu public le 8 septembre, la chambre régionale des comptes d’Occitanie fait le bilan du contrôle des comptes et de la gestion du département du Lot de 2019 à 2024. Elle constate qu’« en 2023, les indicateurs financiers du département restent très positifs », avec une capacité d’autofinancement brute de 17,6% et une réserve financière de plus de 36 millions d’euros.
Ces marges ont permis de financer un programme d’investissement important, tout en conservant un faible endettement. Mais la chambre note les « premiers signes d’un retournement » liés à la baisse des recettes et à la hausse des charges.
Le rapport pointe la forte diminution des droits de mutation à titre onéreux, un impôt payé lors des ventes immobilières, qui sont très dépendants du marché. Dans le même temps, les dépenses sociales et de personnel augmentent plus vite que les recettes. Lorsque les charges progressent plus rapidement que les ressources, comme c’est le cas ici, les économistes parlent d’“effet ciseau”.
La dégradation s’est accentuée en 2024. Les recettes ont reculé de 4,1 millions d’euros alors que les dépenses ont augmenté de 12 millions d’euros, principalement à cause de décisions nationales sur les aides sociales et les rémunérations des agents. En conséquence, la réserve financière de la collectivité, c’est-à-dire l’argent restant pour financer ses projets après avoir payé toutes ses charges, a baissé à 21 millions d’euros, l’obligeant à recourir davantage à l’emprunt.
Le Lot a ainsi emprunté dix millions d’euros, plus que ce qu’il a remboursé la même année (9,1 millions). Ce qui a mis fin à dix ans de réduction progressive de la dette.
Le budget 2025 a été voté sous contraintes. Les recettes sont en baisse de 1,8%, notamment à cause de la contribution au redressement des finances publiques, estimée à 5,4 millions d’euros, mais finalement non appliquée. Les charges, elles, sont revues à la baisse de 0,4%, hors inflation.
La chambre régionale des comptes indique qu’« un plan de maîtrise sera nécessaire » pour maintenir environ 30 millions d’euros d’investissements annuels d’ici à 2026, sans alourdir la dette. Le département compte sur la hausse temporaire du taux des droits de mutation depuis juillet 2025 pour préserver ses marges.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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