La Ville de Montpellier pourrait-elle racheter la parcelle agricole de la Cité Bergère, concernée par un projet immobilier ? Une option que le maire n’exclut pas.
Il s’agit de « la dernière terre agricole du centre-ville de Montpellier ». Et le collectif “Préservons la Cité Bergère”, composé de riverains du quartier des Beaux-Arts et d’associations locales, compte bien défendre le terrain éponyme, dont une grande partie est « menacée par un projet immobilier qui associe les propriétaires exploitants et un promoteur ». Il était ainsi présent devant l’Hôtel de ville de Montpellier ce jeudi 16 octobre. Date qui n’a pas été choisie au hasard puisqu’un conseil municipal avait lieu ce jour-là.
La Cité bergère a d’ailleurs fait débat au sein de l’hémicycle. En effet, des élus de l’opposition ont déposé un vœu la concernant. Ainsi, Alenka Doulain, du groupe Montpellier union populaire écologique et sociale, demande à « geler le projet de telle sorte qu’on puisse étudier l’ensemble des leviers juridiques qui sont à notre portée ». L’élue estime effectivement que « tout n’a pas été fait ». « Nous pouvons retrouver un dialogue apaisé pour mettre l’ensemble des options sur la table et permettre de sortir par le haut de cette situation », affirme-t-elle.
Situation qui viendrait mettre à mal la Cité Bergère, selon l’élue. « Ce projet tel qu’il est aujourd’hui va, de fait, venir réduire la parcelle agricole et donc sa viabilité sur le long terme ». En effet, selon le collectif, l’espace « disponible au maraîchage ne représenterait qu’un maximum de 40% de la parcelle ». « Conserver une terre cultivée de moins de 2 000 m2, cela nous paraît trop peu pour être pérenne », juge-t-il.
De son côté, l’élue d’opposition Coralie Mantion veut aller « plus loin » que ce que propose le vœu. « Monsieur le maire, je vous invite à acheter cette parcelle, comme Georges Frêche l’avait fait autrefois pour le parc Clémenceau. Achetez-la, même au prix fort, pour en faire un parc nourricier sur l’avenue Saint-Lazare », demande l’écologiste avant d’ajouter : « Ne laissez pas la Cité Bergère disparaître sous le béton car aujourd’hui, 80% du territoire montpelliérain est déjà urbanisé. Il est temps de fermer le robinet du béton et du bitume, préserver ces derniers espaces naturels et agricoles, ce n’est plus un luxe. C’est une nécessité vitale pour que Montpellier reste vivable ».
Le maire, Michaël Delafosse, a, tout d’abord tenu à rappeler que la parcelle est « passée de 100% constructible à 20% » avec le dernier Plan local d’urbanisme (PLU). « Une partie non négligeable est donc préservée et classée agricole, y compris la façade patrimoniale », affirme-t-il. Il fait d’ailleurs savoir que « les propriétaires privés de cette parcelle nous regardent avec des gros yeux parce que nous avons réduit considérablement la valeur de leur bien ». L’élu a ensuite indiqué que la Municipalité « pouvait éventuellement racheter la parcelle agricole et en porter un projet », mais sans en dire plus. « Il y aura une suite », a-t-il garanti avant de lever la séance, le vote du vœu n’ayant pas eu lieu car celui-ci n’avait « pas été inscrit dans les temps ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022. Elle traite l'actualité dans les départements de la Haute-Garonne et de l'Hérault, mais aussi de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l'Essonne, des Hauts-de-Seine et de l'Ardèche.
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