La chambre régionale des comptes met en lumière les défis de la gestion des crèches municipales de la ville de Montpellier. Malgré des efforts financiers conséquents, l’offre reste insuffisante et des fragilités structurelles impactent ce service.
La ville de Montpellier, qui compte plus de 300 000 habitants, a dû prendre des mesures restrictives au début de l’année 2024 dans sa gestion des crèches municipales. Elle a notamment décidé la fermeture de sections et la réduction des horaires dans certaines structures. Un rapport de la chambre régionale des comptes, publié ce mercredi 18 décembre, met en lumière les défis auxquels la collectivité est confrontée pour adapter son offre de crèches aux besoins croissants de sa population.
La chambre souligne les efforts financiers consentis par la commune pour la petite enfance, avec 650 agents mobilisés, dont 580 travaillent dans 28 crèches, pour un coût net de plus de 13 millions d’euros en 2022. Cela représente un reste à charge de 10 000 euros par place, un niveau supérieur à la moyenne nationale. « La commune tente de le réduire, notamment par l’augmentation du taux d’occupation des crèches », indique la CRC.
Cependant, l’offre reste insuffisante : Montpellier ne propose que 47 places pour 100 enfants de moins de trois ans, contre 59 au niveau national. Un déficit que la municipalité tente de combler avec un plan de création de 312 nouvelles places de 2021 à 2027 pour un investissement de 30 millions d’euros.
Le rapport met également en lumière « des fragilités plus structurelles qui sont spécifiques à ce secteur d’activité particulier », note la CRC. La difficulté à recruter des professionnels de la petite enfance, accentuée par des conditions de travail pénibles et des rémunérations jugées peu attractives, est un problème majeur. Depuis 2022, la ville a revalorisé les indemnités de ces personnels, pour un coût annuel de 1,4 million d’euros, mais sans bénéficier du soutien de la Caisse nationale d’allocations familiales.
Enfin, l’absentéisme élevé constitue un autre défi de taille. Un plan de prévention a été adopté fin 2022 pour améliorer les conditions de travail et réduire les accidents, mais son efficacité reste à évaluer. « La persistance d’un absentéisme à un niveau très élevé est de nature à pénaliser la continuité et la qualité du service proposé aux familles », souligne le rapport.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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