À 15 ans, Matiss, lycéen en Bac pro photo à Montpellier, est aussi DJ le soir. Plus jeune vainqueur de la Night Ligue, mythique concours à Montpellier, il jongle entre les cours, les sets et les contraintes liées à son âge. « Les platines passent après les cours », dit-il. Mais elles ne sont jamais bien loin.
Matiss, jeune héraultais de 14 ans, partage son quotidien entre ses journées au lycée, en Bac pro photographie, et les platines qu’il retrouve le soir ou le week-end. Vainqueur de la Night Ligue dans l’Hérault, il est aujourd’hui le plus jeune à avoir remporté ce concours. Mais « les platines passent toujours après les cours », explique-t-il, « je m’organise pour m’adonner à ma passion le soir ou les week-ends. »
Le matin, il rejoint son lycée professionnel. Le soir ou le week-end, il se glisse derrière ses platines. C’est là qu’il enchaîne les sets, dans des festivals, des soirées privées ou des événements accessibles aux mineurs. Mais la règle est claire : l’école d’abord, la musique ensuite. De plus, en tant que mineur, Matiss doit respecter certaines règles : pas de clubs, pas de sets entre minuit et 4 heures du matin, et pas de lieux où de l’alcool est servi. Des contraintes majeures pour un DJ… Mais, une rigueur qui lui permet de tenir le rythme entre sa formation de photographie et les préparatifs de ses prestations.
Au lycée, Matiss tient à garder un certain équilibre : « À l’école, je suis Matiss. La casquette de DJ, je la garde pour le soir. » Cela n’a pas empêché l’information de circuler : « Mes copains m’ont balancé. Les surveillants me suivent sur les réseaux sociaux maintenant », s’amuse-t-il. Même ses professeurs sont maintenant au courant de l’activité, qu’il mène en parallèle de ses études.
Côté musique, il se veut éclectique : « Je suis un DJ généraliste. Mon seul objectif étant que tout le monde danse. » Il cite DJ Snake, Cut Killer, ou encore Get Down, qu’il considère comme un mentor.
S’il passe des heures sur ses platines, Matiss est également mordu de photo. La lumière, le son, la scène : tout l’attire. « Si ça ne marche pas dans la musique, j’ai comme projet de devenir photographe. » L’univers artistique reste donc le fil rouge de sa vie. En backstage ou derrière un objectif, il veut continuer à créer, à raconter des histoires à travers l’image et la musique. Son avenir, il le construit sans précipitation, bien conscient que les choses peuvent évoluer rapidement. Il reste ouvert à toutes les opportunités.
Même s’il enchaîne les sets et les répétitions, Matiss n’oublie pas la réalité de sa vie d’étudiant. Entre ses sessions de mix, il passe des heures à peaufiner son œil pour l’image. La photographie, comme la musique, lui permet de capturer ce qu’il ressent : « J’aime l’idée de pouvoir raconter une histoire avec une image, comme avec une musique. »
Si ses platines sont son terrain de jeu nocturne, l’objectif est une autre manière de vivre sa passion artistique. Matiss n’est pas pressé de choisir entre les deux : « Chaque chose en son temps ! » s’exclame-t-il. La scène musicale ou l’univers de l’image, il sait que tout peut se mélanger ou se compléter. Mais pour l’instant, il garde les deux pieds dans les deux mondes.
Dans l’organisation, son père, Cédric, joue un rôle essentiel. Il accompagne Matiss à chaque date, gère les déplacements et veille à ce que tout se passe dans le respect du cadre légal. Il s’assure que son fils est en sécurité, tout en gérant les aspects logistiques comme les contrats ou les horaires. « Je suis très fier de lui ! » confie-t-il, admirant la détermination de son fils. Il veille aussi à ce que le succès ne lui monte pas à la tête. « Je l’aide à garder les pieds sur terre. Aujourd’hui, il est un petit prodige mais demain, quelqu’un d’autre pourrait prendre sa place. »
Aujourd’hui, Matiss se prépare en vue d’un nouveau concours où il espère briller, le “Natural Games” de Millau, qui aura lieu le 26 juin prochain.
Meïssa Hadjeb
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