Montpellier connaît ce mercredi 10 septembre 2025 une journée de blocages et de grèves à l’appel du mouvement “Bloquons Tout”. Ronds-points, établissements scolaires et services publics sont perturbés, tandis qu’un important dispositif de sécurité est déployé par la préfecture de l’Hérault.
A la mi-journée, la préfecture dresse un bilan de la mobilisation à Montpellier :
« Le cortège, qui a compris au plus fort près de 6 000 manifestants, a terminé sa déambulation au niveau de la place de la Comédie. Les manifestants ont été stoppé par les CRS en bas de la rue de La Loge. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule après sommation alors qu’une partie de celle-ci, au visage dissimulé, scandait des propos hostiles à la police et lançait des projectiles (bouteilles en verre notamment). L’engin lanceur d’eau a été utilisé sur la Place de la Comédie pour disperser les individus les plus déterminés. Il reste actuellement environ 1 500 manifestants sur le secteur Comédie.
Les voies de tram situées devant la gare St Roch, occupées temporairement par quelques manifestants, ont été débloquées par les policiers.
Les lycées sont débloqués, à l’exception de Georges Clémenceau où le blocage se poursuit.
L’université Paul Valéry Montpellier 3 est partiellement bloquée, les cours peuvent se dérouler dans certains bâtiments.
Des dégradations ont été constatées lors des manifestations non déclarées : essuie-glaces arrachés sur deux rames de tram, début d’incendie sur une tractopelle, tag sur la vitrine d’une agence bancaire BNP, endommagement d’un abris bus à Rondelet.
Au total, les policiers de la DIPN 34 ont d’ores et déjà interpellés 12 individus depuis le début des évènements (motifs : port de masques, entrave à la circulation, rébellion). 9 personnes sont actuellement gardées à vue et deux personnes font l’objet d’une procédure de vérification d’identité. »
La journée du mercredi 10 septembre 2025 s’annonce particulièrement agitée dans l’agglomération montpelliéraine, comme c’est le cas dans d’autres villes d’Occitanie. À l’appel du mouvement “Bloquons Tout”, plusieurs actions coordonnées perturbent la circulation et annoncent peut-être un durcissement de la contestation sociale.
Dès les premières heures du matin, les manifestants ont investi des carrefours stratégiques. Vers 6h30, le rond-point des Près-d’Arènes (haut lieu des mobilisations des Gilets jaunes) a été occupé, provoquant d’importants ralentissements. Les forces de l’ordre, renforcées par les CRS et la Direction interdépartementale de la police nationale, ont procédé à une évacuation afin de limiter les embouteillages. Le préfet de l’Hérault précise : « Les premières manifestations non déclarées sont observées dans l’Hérault. À Montpellier, une centaine de personnes, dont certaines hostiles et cagoulées, ont tenté de bloquer le rond de Près d’Arènes. Ces dernières ont rapidement été délogées par les forces de l’ordre avec usage de moyens lacrymogènes. »
Un second blocage a été annoncé pour 8h30 à l’entrée Nord de Montpellier, au niveau du rond-point du lycée Jean Monnet, dans le quartier d’Alco. Dans le même temps, un piquet de grève a été installé par des cheminots devant la direction territoriale de la SNCF, près de l’arrêt de tram Rondelet, avec des risques de perturbations sur le trafic ferroviaire, les bus et les trams.
Le mouvement dépasse largement la seule question des transports. La CGT a appelé à des débrayages dans plusieurs structures clés, notamment au CHU de Montpellier, à la clinique Beausoleil, ainsi qu’au sein de la CAF et de la CPAM.
Dans l’éducation, plusieurs établissements connaissent également des perturbations. La préfecture de l’Hérault rapporte que l’université Paul-Valéry est bloquée par environ 50 personnes et que les lycées Jules Guesde, Jean Monnet et Georges Clémenceau sont touchés par des blocages totaux ou partiels.
Face à la multiplication des actions, le préfet de l’Hérault a déclenché dès 7h le centre opérationnel départemental. Plus de 750 policiers et gendarmes sont mobilisés dans tout le département, épaulés par deux compagnies de CRS, un engin lanceur d’eau et un hélicoptère. Le SDIS 34 a, de son côté, engagé une centaine de sapeurs-pompiers pour anticiper d’éventuelles interventions.
La mobilisation devrait atteindre son apogée à 11h, place de la Comédie, où un grand rassemblement est prévu. Les participants envisagent déjà de tenir une assemblée populaire en soirée, sur les marches du Corum, afin de décider de la suite du mouvement.
Commentaires