Le château de Montferrand a été sélectionné pour bénéficier du soutien financier de l’offre de jeux Mission Patrimoine. Un joli coup de pouce pour cet édifice qui menace de s’effondrer.
« Chaque jour, le château millénaire du Pic Saint-Loup s’effondre un peu plus ». Construit au XIIe siècle, cet édifice, qui domine le village de Saint-Mathieu-de-Tréviers, est « dans un état de ruine avancé ». Il faut dire que le château de Montferrand est abandonné depuis le XVIIIe siècle, après avoir vécu de nombreuses vies. Il a effectivement appartenu au comte Raymond VI de Toulouse, a ensuite été confisqué par le Pape et confié à l’évêque de Maguelone, avant de notamment devenir un refuge pour les évêques de Montpellier lors des guerres de Religion, puis une caserne pour arquebusiers. Depuis 2009, le château appartient à la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup qui cherche à le sauver.
Et il y a urgence. « Un diagnostic de 2023 a dénombré 10 murs particulièrement menaçants, avec un risque d’effondrement ou de basculement. Une dizaine de brèches affaiblissent plus ponctuellement d’autres maçonneries. Les têtes des nombreux murs en moellon sont lessivées et instables », indique la communauté de communes. Des effrondrements ont d’ailleurs déjà eu lieu. Mais de nombreux éléments du château, dont les étages habitables ont été démantelés en 1705, peuvent encore être sauvés : « les salles voûtées aux premiers niveaux, les sols, des pans entiers de façades et la quasi intégralité des enceintes ». Des vestiges qui, hélas, « souffrent de l’usure du temps et des intempéries ».
La communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup prévoit ainsi un projet de restauration en cinq tranches sur dix ans. La première consistera à sécuriser le site en stabilisant les maçonneries les plus menacées, à améliorer le chemin historique d’accès et à amener l’eau et l’électricité par citerne et captation solaire. Une fouille archéologique du bâtiment comtal, qui se trouve au sommet du site, sera également réalisée. Le début des travaux est prévu pour janvier 2026. Leur objectif : « permettre au public de (re)découvrir l’histoire de ce site emblématique de l’Hérault » qui est interdit d’accès depuis 2018. Mais il sera bientôt possible d’arpenter à nouveau le château.
En effet, des visites guidées seront proposées pendant les travaux. Les randonneurs pourront, de leur côté, découvrir, dans les parties basses de l’édifice, « des bornes actuellement à l’étude renvoyant à des outils numériques de modélisation du château et du paysage à travers les âges ». Quant aux vestiges liés au pastoralisme et à l’utilisation des garrigues, notamment le four à chaux, la carrière et la charbonnière, la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup souhaite qu’ils accueillent « des haltes avec des panneaux et reconstitutions partielles de structures ». Autant de projets qui pourront notamment être réalisés grâce à la Mission Patrimoine.
En effet, les partenaires de cette opération, portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ UNITED, ont récemment dévoilé les cinq sites départementaux de la région Occitanie-Méditerranée sélectionnés en 2025. Et le château de Montferrand en fait partie. Il pourra ainsi bénéficier du soutien financier de la huitième édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine, comme le pont cassé de la Muse au Rozier en Lozère ou encore l’église de la Trinité et Sainte-Marie à Fontpédrouse dans les Pyrénées-Orientales.
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