Un pompier volontaire a été interpellé ce mardi 26 juillet, soupçonné d’être à l’origine de plusieurs incendies depuis le mois de mai dans l’Hérault. Il a reconnu les faits lors de sa garde à vue. Quel est le profil de ce pyromane qui avait confié l’année dernière au Journal Toulousain sa passion du métier… et son excitation lors des interventions ?
Ce jeudi 28 juillet, un homme de 36 ans, pompier volontaire et conseiller municipal du village de Saint-Jean-de-la-Blaquière dans l’Hérault, avouait être à l’origine de plusieurs incendies qui ont eu lieu sur sa commune et aux alentours. Placé en garde à vue depuis le jour de son interpellation, soit le mardi 26 juillet, il a reconnu avoir provoqué huit départs de feu depuis le mois de mai. Le premier ayant eu lieu le 22 mai à Saint-Privat, le second le 21 juillet à Saint-Jean-de-la-Blaquière, et les quatre autres le 26 juillet sur la même commune. Il aurait même confessé plusieurs incendies sur les trois dernières années. En revanche, il ne serait pas impliqué dans celui de Gignac qui a ravagé plus de 1 000 hectares de végétation.
Cet homme confiait aux autorités, lors de sa garde à vue, un contexte familial difficile, un besoin de reconnaissance et… une certaine excitation lors de ses interventions avec ses collègues pompiers. Un sentiment qu’il avait déjà évoqué avec l’une des journalistes du Journal Toulousain l’année dernière. En effet, nous l’avions rencontré alors que nous préparions un article sur les forestiers-sapeurs, l’un des corps des pompiers spécialisés dans les feux de forêts.
Celui qui a reconnu aujourd’hui être à l’origine de plusieurs incendies dans l’Hérault, est forestier-sapeur depuis 2008. Une profession qui lui aurait d’ailleurs permis d’allumer les feux stratégiquement, car comme il le précisait en 2021 dans nos colonnes : « Ce qui fait notre force, c’est que nous connaissons le terrain par cœur. […] nous connaissons toutes les pistes et tous les petits recoins. »
Il semblait par ailleurs totalement conscient des conséquences humaines d’un incendie. Il évoquait alors son inquiétude « pour la population impliquée ». Mais aussi celle que ressentait son entourage : « Pour nos familles aussi c’est compliqué. Il y a des soirs où nos femmes sont inquiètes de ne pas nous voir rentrer à la maison. » Car comme il le rappelait, pompier est un métier dangereux : « La peur est toujours présente. Nous risquons notre vie et celles de nos collègues tous les jours », lançait-il à notre journaliste.
Une peur qu’il parvenait à dépasser comme il nous l’expliquait : « C’est un métier de passion. Lorsque l’on est appelé sur un départ de feu, il y a la peur, bien-sûr, mais nous sommes surtout guidés par l’adrénaline et l’envie de sauver notre nature. […] On est tous accros. Il y en a même, parfois, qui disent qu’on est des fous ! » Des propos étonnants qui révèlent une certaine excitation lors des interventions.
Pour l’heure, l’homme vient d’être placé en détention provisoire, le parquet ayant demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour “destructions de forêts, landes, maquis ou plantations d’autrui intervenues dans des conditions de nature à exposer les personnes à un dommage corporel“. Il risque 15 ans de réclusion criminelle et 150.000 euros d’amende.
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