Lors du conseil municipal du 23 juin à Tarbes, le maire Gérard Trémège a retiré ses délégations à son premier adjoint Pascal Claverie, candidat aux municipales 2026. Deux autres élus, Marc Andres et Elisabeth Brunet, sont également sanctionnés, marquant une fracture nette au sein de la majorité.
Le conseil municipal de Tarbes, réuni le 23 juin, a acté le retrait des délégations de Pascal Claverie, jusque-là premier adjoint au maire, Gérard Trémège. Cette décision marque un tournant dans la vie politique locale, quelques jours seulement après que Pascal Claverie a annoncé sa candidature aux élections municipales de 2026, se positionnant face à Michel Garnier (directeur de cabinet), désigné par l’actuel maire comme son successeur.
Ce geste politique fort marque donc le divorce officiel entre Gérard Trémège et son ancien premier adjoint. Pascal Claverie a ainsi quitté son siège pour rejoindre les rangs du fond du conseil, dans une atmosphère alourdie par le poids des tensions. Malgré la portée symbolique de cette décision, Gérard Trémège a tenté d’en minimiser la portée, la qualifiant de « consternante banalité ».
Quelques jours plus tôt, devant la presse, le maire avait justifié sa décision. « Pascal Claverie est une personne que j’estime, la preuve c’est qu’en 2020, je l’ai choisi comme premier adjoint. Mais je tiens à préciser que, contrairement à ce que j’entends dire, jamais je ne lui ai dit qu’il serait mon successeur », a-t-il déclaré. Il reproche notamment à son ancien bras droit d’avoir annoncé sa candidature sans l’en en avoir averti, qualifiant cette situation d’« inacceptable ». Il rajoute : « Je ne peux pas maintenir un premier adjoint qui dit que Tarbes a besoin d’un maire honnête ». Gérard Trémège affirme ne pas être dans une logique de règlement de comptes, mais dans celle de la préservation de son action municipale.
Cette éviction s’inscrit dans un contexte de tensions internes croissantes au sein de la majorité municipale. En effet, les délégations de deux autres élus, Marc Andres et Élisabeth Brunet, leur ont également été retirées. L’arrêté municipal en date du 13 juin officialisant ces sanctions à l’encontre de ceux que le maire considère désormais comme des « adjoints dissidents », et à qui il est reproché une absence de résultats concrets durant leur mandat. Ils rallieront d’ailleurs la future liste de Pascal Claverie.
Dans la foulée, Gérard Trémège a annoncé la nomination d’Andrée Doubrère en tant que nouvelle première adjointe, et la réduction du nombre d’adjoints, qui passe donc de 16 à 15. Quand aux délégations, jusque-là compétence des trois adjoints fraîchement limogés, elles ont été redistribuées à d’autres. Cette réorganisation s’accompagne d’un message clair : le maire, en poste depuis 25 ans, affirme vouloir protéger l’héritage de son action et sa vision pour Tarbes.
Ce remaniement interne préfigure une campagne électorale à venir qui s’annonce d’ores et déjà tendue et stratégique.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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