Après quatre années de travaux menés dans des conditions extrêmes, le Pic du Midi inaugure ses nouvelles infrastructures scientifiques. Ces aménagements modernisent les installations de l’Observatoire Midi-Pyrénées et renforcent la recherche en astronomie et en climatologie au cœur des Pyrénées.
Niché à 2 877 mètres d’altitude, le Pic du Midi de Bigorre vient d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Après quatre années de travaux menés dans des conditions extrêmes, le site scientifique a officiellement inauguré ses nouvelles installations. Ces aménagements d’envergure viennent renforcer les missions de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), tout en préservant le caractère exceptionnel de ce sommet emblématique des Pyrénées. Le projet, soutenu par le Contrat de plan État-Région 2015-2020, vise à offrir aux chercheurs des infrastructures modernes et adaptées aux enjeux scientifiques contemporains.
L’un des volets majeurs du programme concerne la création du bâtiment Dauzère-Soler, une extension de l’ancien centre scientifique. Cette construction de trois étages supplémentaires propose désormais des espaces de travail collectifs, une salle de contrôle commune pour les observations astronomiques, ainsi qu’une capacité d’hébergement d’une trentaine de chercheurs. Sur son toit, une plateforme environnementale a été aménagée afin de mutualiser les observations atmosphériques et de faciliter l’organisation de séminaires et de rencontres scientifiques. Le nom de la structure rend hommage à deux figures essentielles du Pic du Midi : Camille Dauzère, qui a dirigé le site entre 1920 et 1937, et Pierre Soler, ancien directeur de l’OMP décédé en 2017.
Un second chantier, baptisé TBL-SPIP, a concerné l’agrandissement du bâtiment abritant le télescope Bernard Lyot. L’opération a permis d’intégrer un atelier de ré-aluminure du miroir principal du télescope et de dégager un espace pour accueillir le spectropolarimètre infrarouge SPIP, un instrument de pointe destiné à la détection d’exoplanètes.
Mener de tels travaux à près de 3 000 mètres d’altitude a représenté un défi humain et technique considérable. Les équipes ont dû composer avec un calendrier resserré (limité à la belle saison) et des conditions extrêmes : vents violents, neige persistante, brouillard dense et températures négatives. Les matériaux ont été acheminés par par héliportage, certaines opérations nécessitant même le recours à un hélicoptère Super Puma.
Au total, 7,66 millions d’euros ont été mobilisés pour mener à bien ces réalisations, dont 3,5 millions d’euros de la Région Occitanie (avec l’appui du Feder) et 2,02 millions d’euros de l’État. L’Université de Toulouse a assuré la maîtrise d’ouvrage, en partenariat étroit avec l’OMP. « Ces infrastructures symbolisent la volonté collective de renforcer l’excellence scientifique et d’encourager la recherche au service de la compréhension du climat et de notre environnement », a déclaré l’Université de Toulouse.
Cette inauguration intervient dans un contexte fort pour le site : le Pic du Midi est actuellement candidat à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une démarche qui met en lumière le rôle universel de la science d’observation et la synergie unique entre la recherche, le territoire pyrénéen et la transmission des savoirs.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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