Après avoir été victime de violences conjugales, Marine Faillettaz a décidé de transformer son expérience en combat. Présidente de l’association Expose, elle sensibilise à toutes les formes de violences, notamment à travers l’art. Avec l’exposition photographique Intérieurs, elle donne à voir l’invisible et redonne une voix aux victimes.
À 37 ans, Marine Faillettaz n’a pas été épargnée par la vie. Dès l’enfance, elle est confrontée à une agression sexuelle, avant de subir pendant six longues années des violences conjugales à l’âge adulte. « Encore aujourd’hui, je ne parle pas de reconstruction avec mes aidants psychologiques, mais simplement de construction », confie-t-elle.
De cette expérience douloureuse naît une détermination farouche à combattre toutes les formes de violences. En 2021, elle fonde l’association Expose, avec un objectif clair : sensibiliser le public à ces violences par le biais de supports culturels et artistiques.
C’est dans cette démarche qu’a vu le jour l’exposition photographique Intérieurs. « On y retrouve 24 clichés en noir et blanc. Chacun correspond à une heure de la journée et met en lumière des situations que peuvent vivre les victimes de violences conjugales », explique Marine Faillettaz.
Derrière chaque image, des messages portés par son histoire et celle d’autres victimes. « Il est essentiel pour moi de montrer que les personnes victimes ne sont pas faibles, bien au contraire. Il existe des portes de sortie, même si on ne les voit pas lorsqu’on est victime », insiste-t-elle.
Parallèlement à cette exposition, Marine Faillettaz anime un atelier d’écriture destiné à concevoir un livre-témoignage inspiré des clichés exposés. « Il nous semblait important de rappeler que les violences conjugales peuvent toucher tout le monde, peu importe le sexe, le milieu social ou le lieu de vie », souligne-t-elle.
Militante chez Europe Écologie Les Verts, elle poursuit ce travail de sensibilisation sur plusieurs fronts. Le collectif travaille actuellement à la recherche d’un éditeur pour faire paraître ce livre, pensé comme un prolongement de l’exposition.
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