Toulouse vit des jours mouvementรฉs, ces derniรจres semaines. Aprรจs la manifestation de 1 000 agriculteurs qui ont envahi les rues de Toulouse, ce sont 300 taxis qui montent au crรฉneau. En cause, lโapplication des tarifs conventionnels minimums pour les taxis agrรฉรฉs par la sรฉcuritรฉ sociale pour le transport sanitaire des patients dont l’รฉtat de santรฉ ne relรจve pas d’un recours ร un VSL (Vรฉhicule sanitaire lรฉger) tel une ambulance, qui entre en vigueur d’ici au 1er fรฉvrier 2024.
Mise ร jour le 25/01/2024 ร 12h42
Les taxis agrรฉรฉs par la sรฉcuritรฉ sociale pour le transport sanitaire des patients dont l’รฉtat de santรฉ ne relรจve pas d’un recours ร un VSL (Vรฉhicule sanitaire lรฉger), telle une ambulance, reviennent ร la charge. Ce mercredi 24 janvier, le syndicat de lโUnion des taxis 31 (UNT31) a organisรฉ une manifestation ร Toulouse pour demander le report dโun mois de lโapplication de la nouvelle tarification de base instaurรฉe par la CPAM, qui entrera en vigueur le 1er fรฉvrier. Les chauffeurs conventionnรฉs par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) avaient dรฉjร pris part ร une mobilisation le 11 dรฉcembre dernier.
ยซ Chaque annรฉe, les taxis affiliรฉs ร la Sรฉcuritรฉ sociale signent une convention sur la tarification minimum ยป, explique Charles Galindo, prรฉsident de l’association Les Taxis Bleus. Problรจme : ils ne savent ยซ rien ยป sur la convention qui leur a รฉtรฉ rendue pour lโannรฉe 2024. Les taxis se retrouvent dans le brouillard : ยซ Cโest la premiรจre fois que cela mโarrive en 12 ans de mรฉtier. Si on signe cette convention, cโest comme si on signait un chรจque en blanc ยป, juge le prรฉsident de lโassociation. La CNAM, elle, indique dans le Journal officiel de la Rรฉpublique du 4 janvier 2024 que ยซ le tarif de rรฉfรฉrence de lโAssurance Maladie sera indexรฉ sur lโaugmentation des tarifs prรฉfectoraux en 2024 avec un abattement de 30% ยป. ยซ Le transport sanitaire risque dโรชtre compliquรฉ sโils appliquent cette nouvelle tarification ยป sโinquiรจte Ludovic Descamps, artisan taxi ร Toulouse.
Par ailleurs, une autre lutte nโest pas terminรฉe pour les conducteurs. Celle du covoiturage sanitaire qui deviendrait obligatoire, avec lโapplication lโarticle 30 du projet de loi de financement 2024. Avec lโentrรฉe en vigueur de la mesure, les patients dont l’รฉtat de santรฉ permet de partager un taxi, mais qui refuseraient cette option seront moins remboursรฉs par la sรฉcuritรฉ sociale. Si la mesure n’impacte pas financiรจrement les taxis, Charles Galindo explique cependant les consรฉquences sur le transport sanitaire : ยซ Ce nโest pas possible de faire patienter pendant deux heures une personne qui sort dโune chimiothรฉrapie ยป. En effet, si deux patients doivent se rendre ร l’hรดpital ร Toulouse, mais qu’ils rรฉsident chacun ร deux extrรฉmitรฉs opposรฉes de la ville, le premier ร monter dans le taxi devra attendre la prise en charge du second avant de prendre le chemin du CHU. ยซ Sans parler des enfants avec des pathologies graves qui sont mรฉlangรฉs avec des adultes. Tout cela est trรจs compliquรฉ ร gรฉrer dans la voiture. ยป
En attendant de connaรฎtre les avancรฉes des nรฉgociations entre les taxis et la Sรฉcuritรฉ sociale, une prochaine manifestation, ร lโรฉchelle nationale cette fois-ci, est prรฉvue pour le 29 janvier prochain.
Mise ร jour : La signature de la nouvelle convention a finalement รฉtรฉ repoussรฉe au 29 fรฉvrier.
Alex Jehanno (Institut supรฉrieur de journalisme de Toulouse, ISJT)
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