Les projets lauréats de la 2e édition du budget participatif “Mes idées pour mon quartier” ont été dévoilés ; neuf d’entre eux concernent l’hypercentre de Toulouse. Voici ce qui est prévu pour améliorer le quartier.
465 000 euros vont être mobilisés pour des projets ayant pour but d’améliorer le cadre de vie des habitants du quartier de l’hypercentre de Toulouse. Un montant débloqué dans le cadre de la 2e édition du budget participatif “Mes idées pour mon quartier”. Pour rappel, cette initiative, lancée par la Mairie en 2021, vise à mettre en place des propositions citoyennes. En tout, plus de 1 350 idées ont ainsi été proposées par les Toulousains, puis 183 soumises à leur vote. Finalement, 114 seront réalisées dans les deux ans à venir grâce à un budget de 8 millions d’euros.
Et parmi cette centaine de projets lauréats, neuf concernent le secteur de l’hypercentre comprenant les quartiers Capitole, Arnaud-Bernard et Carmes. Ceux-ci portent sur quatre thématiques : écomobilité et transports, nature en ville et biodiversité, cadre de vie, et adaptation au changement climatique, la nouveauté de cette 2e édition. Toutefois, ce sont les idées de la rubrique “écomobilité” qui ont eu le plus de succès. En effet, cinq des neuf projets lauréats en font partie, dont celui qui a remporté le plus de voix.
Celui-ci porte sur la multiplication des places de stationnement pour les vélos. Un projet attendu des habitants de l’hypercentre de Toulouse puisqu’il a obtenu 590 voix. Celui qui a déposé cette idée estime que « les places de stationnement sont très insuffisantes » dans le quartier, notamment autour des places du Capitole, Wilson, Saint-Pierre, Arnaud Bernard ou encore rue Alsace-Lorraine. Face à cette demande, la Mairie de Toulouse propose « d’installer une cinquantaine de racks vélos sur le quartier » pour un montant de 12 000 euros.
La seconde idée la plus plébiscitée (334 voix) concerne également les cyclistes. Elle suggère de refaire la bande de roulement des pistes cyclables des quais de Garonne. L’habitant qui l’a déposée juge que ces dernières sont « très dégradées ». Il cite ainsi des « nids de poules » ou des « déformations liées aux racines » et souhaiterait « leur réfection pour un meilleur confort et plus de sécurité ». D’après la Municipalité, « la réfection du revêtement des pistes cyclables peut être envisagée sur les quais Saint-Pierre et Lombard » et « en option sur le quai de la Daurade, car moins dégradé ». Des travaux qui représenteraient la somme de 201 000 euros.
Un habitant a par ailleurs demandé à ce que soit sécurisé le passage vélo entre la rue de Metz et le pont Neuf où se trouve, selon lui, « un point très dangereux ». Les vélos qui arrivent de la rue de Metz ne peuvent pas voir les voitures qui tournent à gauche vers le quai de Tounis, depuis cette même rue de Metz. Il faudrait un feu vélo, décalé des feux voiture, pour une traversée en sécurité de tous les usagers », recommande-t-il. Mais la Ville de Toulouse indique que « la proposition telle que formulée ne peut être retenue » car « réglementairement, la traversée vélo est gérée par le feu piéton ». « Toutefois, une expérimentation peut être mise en place sur ce feu piéton avec la pose d’un boîtier traversée vélo : cela permettra une meilleure compréhension du carrefour par les cyclistes », préconise la Mairie qui investira 2 000 € dans ce projet.
Du côté du couvent des Jacobins, un riverain a émis l’idée de « limiter la circulation et la vitesse dans la rue Lakanal à 10 kilomètres/heure grâce à des ralentisseurs ». Mais cela ne pourra être fait. « L’installation de ralentisseurs sur ces voies n’est pas envisageable car incompatible avec la circulation des personnes à mobilité réduite », informe la Mairie avant d’ajouter « qu’un projet d’aménagement global de requalification de la rue Lakanal et de l’allée Maurice Prin est en cours d’étude » et que « le secteur devrait être apaisé dès que le contrôle d’accès à l’intersection de la place Anatole France et de la rue Deville sera mis en service ». Elle suggère toutefois de « renforcer le marquage au sol avec des logos piétons adaptés aux zones de rencontre » pour un montant de 4 000 €.
Autre point de friction dans l’hypercentre : le croisement entre les rues Lafayette et du Rempart Villeneuve. Une habitante souhaite ainsi que la signalisation soit revue à cet endroit. « Il y a beaucoup de passages et c’est très dangereux », regrette-t-elle. La Ville est du même avis. « Cette intersection est sujette à un flux automobile et piétons important », concède la Municipalité avant de proposer de « venir renforcer le marquage au sol rue du Rempart Villeneuve au niveau du plateau ralentisseur ». Un aménagement d’un coût de 1 000 €.
Un dernier projet, doté d’une enveloppe de 75 000 €, vise à apaiser les tensions entre les usagers, mais pas seulement. Celui-ci, qui cumule 128 votes, concerne la rue de la Dalbade. Le porteur du projet conseille ainsi de « réaménager le devant de l’école Fabre avec des arbustes et un passage surélevé qui permettrait de réduire la vitesse des véhicules ». La Mairie, qui rappelle « qu’un plateau ralentisseur est déjà présent », propose plutôt « le déploiement d’un dispositif de ralentissement », la reprise des marquages au sol « en particulier pour les passages piétons aux abords de l’école » et la suppression d’une place de stationnement à l’angle de Dalbade et Saint-Jean « pour une meilleure visibilité de la traversée piétonne ». Enfin, pour ce qui est de la végétalisation, la Ville suggère de planter des arbustes, mais sur la rue Pierre-Brunière « dont le trottoir est plus large que celui de la rue de la Dalbade » où « un tel aménagement n’est pas compatible avec les délais et financements associés à ce budget participatif ».
Une seconde idée porte sur la végétalisation, ou plus précisément la “revégétalisation”. En effet, un habitant souhaite que les arbres morts du square Aymé Kunc soient remplacés « par des espèces adaptées au réchauffement climatique ». « Au fil des années, le square Aymé Kunc a perdu une bonne partie de sa végétation, sous l’effet des tempêtes ou de la sècheresse. Rien que cette année, trois arbres sont morts », déplore-t-il. La Mairie envisage ainsi de « replanter 4 à 5 arbres, une vingtaine d’arbustes mais également des plantes grimpantes sur quelques grilles » , « de regarnir le gazon, procéder à la remise en état du mobilier urbain (bancs/corbeilles) et, éventuellement, rajouter quelques vivaces rustiques fleuries ». Le tout pour un montant de 10 000 €.
Enfin, les deux derniers projets plébiscités concernent l’adaptation au changement climatique. Celui qui a obtenu le plus de voix (276) propose l’installation d’ombrières et de brumisateurs rue Pargaminières « en période de canicule ». « Tous les commerçants de la rue actionnent les climatiseurs et provoquent ainsi la hausse des températures », déplore l’habitant qui a déposé cette idée. La Ville n’est pas contre l’installation d’ombrières, mais prévient « qu’une telle installation nécessite des études en terme de faisabilité technique » et que « la validation d’un tel projet devra recueillir l’avis favorable de l’architecte des Bâtiments de France ». « En ce qui concerne les brumisateurs, l’étude des contraintes techniques (présence d’une source d’eau potable) définira la faisabilité de l’installation de ces équipements », révèle la Municipalité qui mobilisera 150 000 € pour ce projet.
La dernière idée retenue consistera à la mise en place d’une fontaine à boire place Sainte-Scarbes. Le porteur de ce projet demandait, au départ, l’installation d’un arbre, un banc et une borne-fontaine sur chaque place dans le quartier. Mais la Ville a estimé que cette proposition « ne pouvait être retenue dans le cadre de cet appel à idées ». Elle recommande plutôt l’implantation d’une fontaine à boire place Saintes-Scarbes « sous réserve de la présence de réseaux et de l’avis favorable de l’architecte des Bâtiments de France ». Un aménagement d’un montant de 10 000 €.
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