Lancé en 2021, le projet de dépollution du site des Ballastières à Toulouse, à quelques mètres de l’ancien site d’AZF, semble être un casse-tête pour les autorités. En effet, l’objectif de ce chantier est d’évacuer en toute sécurité 4 200 tonnes de nitrocellulose stockées sur le site, un explosif autrement appelé « fulmicoton ». Trois ans après, où en est le projet ?
Depuis 2021, le projet de dépollution des Ballastières de Toulouse mobilise acteurs publics et experts techniques pour évacuer en toute sécurité les 4 200 tonnes de nitrocellulose stockées sur le site. Pour rappel, ce sont des explosifs qui étaient utilisés autrefois dans les munitions sous forme de fulmicoton, coton-poudre ou encore pyroxyle. Les quelque 4 000 tonnes de nitrocellulose sont alors enfouies dans la vase et sur les berges de la Garonne, sur un site classé Natura 2000, près de l’ancien site AZF, et doivent désormais être évacuées. Mais cela prend plus de temps et de moyens que prévu, comme l’indique la préfecture de la Haute-Garonne : « La priorité reste de garantir la sécurité tout en préservant un site d’une richesse écologique exceptionnelle. »
Le site des Ballastières, riche en biodiversité, abrite des poudres de nitrocellulose immergées depuis des décennies. Bien que ces substances ne présentent pas de risque d’explosion ou de pollution chimique directe, leur déstockage est indispensable pour sécuriser l’espace et protéger durablement l’environnement local. « La nitrocellulose n’est pas un polluant chimique et ne présente pas de danger immédiat pour les riverains, mais son retrait est essentiel pour éviter tout risque futur », précise la préfecture.
Les études naturalistes menées ont mis en lumière l’augmentation notable de la diversité biologique sur le site, avec l’apparition d’espèces nouvelles comme l’écureuil roux et certains oiseaux. Cette richesse impose des contraintes importantes pour les interventions à venir. « L’objectif est de conjuguer la réhabilitation du site avec la préservation des espèces protégées et de leurs habitats », rappelle la préfecture.
Trois essais pilotes de traitement des poudres ont été réalisés, testant des solutions innovantes comparées aux méthodes thermiques conventionnelles. Si deux essais se sont avérés prometteurs, un quatrième, visant un traitement in situ pour les berges, a été abandonné faute de garanties sur son innocuité environnementale. « Nous avons préféré suspendre cet essai en raison du manque de maturité de la technologie et de l’absence de garanties sur l’écosystème des Ballastières », a expliqué la préfecture.
Ainsi, malgré les essais peu concluants des tests des autorités, la préfecture tente d’avancer. Dès le premier trimestre 2025, un appel à candidatures sera ainsi lancé pour sélectionner les industriels chargés des travaux de déstockage, via une procédure de dialogue compétitif. Parallèlement, des études hydrogéologiques seront approfondies pour mieux comprendre les dynamiques du site. « Cette phase de contractualisation est cruciale pour garantir que les solutions techniques adoptées répondront aux exigences de sécurité et d’environnement », précise la préfecture.
La préparation logistique inclut également l’acquisition d’un terrain voisin destiné aux opérations de chantier. Les négociations abouties permettront une acquisition effective dès 2025, facilitant ainsi le déroulement des travaux. « La mise à disposition d’un terrain adapté est un préalable indispensable à la bonne exécution des opérations », indique la préfecture.
Commentaires