Toulouse : Vidéos pédagogiques, limitation à 30 km/h… On en sait plus sur le nouveau Code de la rue

Le Code de la rue verra le jour à Toulouse d’ici la fin 2023 afin de faciliter la circulation et le respect des règles dans les espaces publics.

Apaiser la cohabitation des piétons, cyclistes, automobilistes, livreurs et autres usagers de l’espace public. C’est le nouveau défi de la Mairie de Toulouse. D’ici fin 2023, la collectivité formera le “Code de la rue”, un ensemble de mesures et d’opérations de communication visant à mieux définir et faire connaître les règles de circulation. Il s’agit de l’un des engagements de la dernière campagne municipale.

Lors du précédent mandat, la ville bénéficiait de 92 kilomètres d’itinéraires cyclables et la mairie avait doublé son budget vélo. “Pour autant, tous les Toulousains ne sont pas cyclistes et les piétons nous font part de leurs craintes à se retrouver dans une zone de rencontre. Ma volonté est de séparer les flux et ainsi assurer la sécurité des deux côtés”, déclare Jean-Luc Moudenc. Pour le maire de Toulouse, “il faut renforcer la sécurité aux personnes en état d’infériorité physique. Je veux que les personnes âgées, à mobilité réduite ou les 37 000 enfants scolarisés à Toulouse puissent se déplacer dans les rues sans craindre les incivilités comme des excès de vitesse”. Ce code de la rue sera disponible en version numérique et mis à disposition dans différents lieux (écoles, mairies de quartier…).

Objectif 2026 : 80 % des rues limitées à 30 km/h

Dans le cadre de ce projet, la Mairie proposera tout le long de l’année une campagne de communication déclinée sur différents supports comme des vidéos pédagogiques. Le concept : rappeler les fondamentaux et l’évolution du code de la route comme le fonctionnement d’un carrefour, les stationnements ou encore la sécurité à vélo. “Le constat, c’est que les conflits d’usage viennent de l’incivisme ou alors d’une méconnaissance des règles. Il y a donc besoin d’une meilleure communication”, souligne Maxime Boyer,  adjoint au maire en charge de la circulation, du stationnement et des mobilités.

Ce code de la rue permettra également d’expliquer les évolutions réglementaires plus ou moins récentes pour un meilleur partage de l’espace public. Parmi elles, le déploiement des zones à 30 km/h. Aujourd’hui, 53% des rues toulousaines sont limitées à cette vitesse. Afin d’appuyer sa politique d’apaisement, la mairie souhaite l’étendre sur 80% des voies d’ici 2026. Et réserver les 50 km/h aux grands axes uniquement. La municipalité poursuivra aussi le déploiement des actions pour permettre aux jeunes Toulousains de faire du vélo en toute sécurité et développer des réflexes dès le plus jeune âge. Parmi ces initiatives : un livret Bien se déplacer à destination des écoliers de la Ville Rose, en cours de préparation avec l’Éducation Nationale.

Les habitants au cœur du projet

Ce Code de la rue, dont la Police municipale assurera la bonne application, sera en réalité co-construit avec les Toulousains. “Habituellement, on traite ce genre de problème avec des aménagements et des investissements. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’on va partir du vécu des gens. Ils exposeront les situations qu’ils ont vécu”, exprime Jean-Luc Moudenc. Des consultations citoyennes par secteur seront donc proposées. Au programme, des ateliers avec les maires de quartier pour échanger sur les bonnes pratiques, les améliorations à apporter en fonction des usages comme le problème de la zone de rencontre rue d’Alsace-Lorraine, des aménagements pour adapter ce code de la rue au plus près du terrain. Seront aussi prévus des ateliers d’information et de partage autour de la Ville à 30 pour une meilleure compréhension et lisibilité des plans de circulation de chaque quartier.

Ce Code de la rue est une continuité de l’engagement municipal à déployer une démarche de sécurisation de l’espace public, notamment les écoles. En 2022, sept écoles ont bénéficié d’une expérimentation. Les voies publiques donnant sur l’entrée de ces établissements sont fermées à la circulation des véhicules motorisés, de manière permanente ou temporaire, sauf pour les riverains. Ces aménagements adaptés permettent d’encourager les modes de déplacement alternatifs à la voiture. Dix écoles ont quant à elles bénéficié de travaux de sécurisation (ralentisseurs, balisettes). Ces travaux se poursuivent en 2023 pour une dizaine d’autres écoles.

Valentine Gaxieu