À Toulouse, Up4her aide les femmes victimes de violence à se reconstruire par l’emploi

Créée en 2021 à Toulouse, l’entreprise sociale et solidaire Up4her aide les femmes victimes de violences à se réinsérer professionnellement. Elle recrute et forme ces femmes, souvent en situation de précarité, leur permettant ainsi de retrouver un emploi stable et flexible en fonction de leurs contraintes. Cette société fondée par Ekaterina Alnikova a déjà soutenu plus de 30 femmes. Mais la fondatrice ne compte pas s’arrêter là et souhaite développer Up4her à l’échelle nationale.

L’entreprise toulousaine Up4her a remporté le prix de la performance globale lors de la cérémonie de remise des Trophées des solutions responsables 2025, le mercredi 4 juin au Lab’Oïkos. Cet événement est organisé par la Fondation Oïkos ainsi que le Journal Toulousain, et vise à valoriser les initiatives locales en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Sur 17 finalistes, issus d’une cinquantaine de candidatures, cinq ont été primés, notamment Up4her.

Cette entreprise sociale et solidaire s’est distinguée auprès du jury grâce à son modèle innovant d’économie circulaire et inclusive. Depuis 2021, elle permet notamment aux femmes victimes de violences, souvent précaires, de se réinsérer professionnellement à un rythme adapté à leurs contraintes. Concrètement, Up4her embauche des femmes victimes de violences, repérées dans des associations comme par exemple l’association “Une autre femme”, leur redonnant ainsi confiance et leur facilitant l’accès à des postes à responsabilité. « Elles retrouvent ainsi une communauté où elles peuvent exprimer leurs freins, gérer leur stress, trouver des personnes compréhensives et surtout évoluer dans un milieu où le jugement est absent », commente la créatrice du projet, Ekaterina Alnikova. Depuis son lancement, l’entreprise sociale et solidaire a ainsi accompagné plus de 30 femmes.

Le soutien aux femmes au cœur du projet

L’entreprise Up4her travaille en partenariat avec des associations qui accompagnent des femmes victimes de violences : « Nous offrons des emplois au sein de notre entreprise à ces femmes, avec des temps de travail adaptés car elles sont souvent seules, avec un ou plusieurs enfants. Elles peuvent aussi avoir besoin de rendez-vous médicaux particuliers, avec un suivi… », détaille la fondatrice. Ces femmes ont donc accès à des postes dans la logistique, l’administration, le commerce, les métiers de bouche… puisque, chez Up4her, on propose des prestations responsables et solidaires de traiteur local, d’organisation d’événements RSE, de goodies éco-conçus, et paniers gourmands de producteurs locaux.

Producteurs locaux, qui sont majoritairement des productrices, car au-delà des victimes de violences, ce sont les femmes en général qu’Up4her, dont l’une des activités principales de l’entreprise est celle de traiteur, souhaite soutenir. Elle a donc choisi de travailler avec des productrices de la région pour mener à bien cette activité. « Elles ont plus de difficultés que les hommes, il est donc important pour nous de leur donner un coup de pouce », précise Ekaterina Alnikova. Up4her travaille donc avec 70% de productrices et 30% de producteurs. « Pour avancer dans l’égalité homme-femme, il faut travailler ensemble main dans la main, c’est aussi pour cela que notre équipe est mixte », commente la fondatrice.

Après quatre ans d’exercice, l’entreprise comptabilise aujourd’hui plus de 70 clients dont six partenaires, comme la Caisse d’épargne ou encore Enedis. « Nos entreprises partenaires s’engagent en commandant régulièrement, nous leur faisons ensuite un rapport de production à la fin de l’année. Cela leur permet de visualiser leur engagement sociétal », développe Ekaterina Alnikova. Up4her ne perçoit pas de subventions, il s’agit d’un projet social avec un vrai modèle économique, capable de fonctionner comme une entreprise classique « en visant la satisfaction client tout en ayant un fort impact

Une volonté d’étendre Up4her

Pour le moment, l’entreprise Up4her est basée uniquement à Toulouse, et travaille par le biais de circuits courts avec des producteurs et des entreprises locales. Cependant, Ekaterina Alnikova et son équipe souhaitent étendre leur concept dans toute la France. « Nous souhaitons ouvrir 10 nouvelles structures Up4her d’ici 2030. Le travail est en cours mais déjà, certains clients sont intéressés », explique la fondatrice. Le principe restera identique, en collaborant avec des associations et des producteurs (essentiellement des productrices) locaux afin de permettre aux entreprises de réaliser des achats responsables et de qualité.

Enfin, Up4her a pour projet d’agir également sur l’accès au logement, des femmes victimes de violences. « Nous voulons ouvrir des maisons Up4her afin de concrétiser notre engagement auprès de celles que nous accompagnons, car il est parfois difficile pour elles de trouver un logement adéquat », explique Ekaterina Alnikova. L’objectif serait d’ouvrir la première en 2030, mais Up4her cherche encore des investisseurs et des partenaires pour mener à bien ce programme d’envergure.