La médiation est un processus souvent recommandé par les tribunaux, permettant aux justiciables de régler leur litige à l’amiable. Marie-Laure Vanlerberghe et Françoise Housty ont fondé “minute! médiation”, une plateforme en ligne toulousaine qui permet à tous d’entamer une médiation de façon simple et rapide.
Comment régler un conflit de voisinage, familial ou même financier sans passer par la case tribunal ? La médiation, de plus en plus sollicitée par la justice, et dans certains cas obligatoire, permet aux justiciables de régler un litige à l’amiable. La plateforme en ligne toulousaine “minute ! médiation”, fondée en septembre 2021 par deux médiatrices, Marie-Laure Vanlerberghe et Françoise Housty, permet à tous, particuliers, entreprises et grands comptes, d’y avoir recours de façon simple et rapide.
« Je me suis rendue compte que beaucoup de justiciables ne savaient pas à qui s’adresser et comment entamer une médiation » déclare Marie-Laure Vanlerberghe, ancienne huissier de justice. Face à ce constat, cette dernière a eu l’idée de créer “minute! médiation”, « un outil numérique qui permet de lancer un processus de médiation de manière simple, rapide et efficace ». Un projet qu’elle décide de concrétiser en s’associant avec Françoise Housty, juriste de formation et médiatrice depuis 15 ans.
Une fois sur le site internet de “minute! médiation”, les utilisateurs doivent créer un compte, indiquer leur statut et renseigner leur litige, qu’il s’agisse, par exemple, d’un conflit familial lié à une séparation ou à une succession, d’un différend financier entre bailleur et locataire ou encore d’un conflit entre une entreprise et ses associés.
Ensuite, la plateforme propose un questionnaire rapide composé de deux à trois questions, qui permettent, grâce à un algorithme, de rédiger la problématique du client de façon synthétique. Cette dernière est alors présentée sous forme de lettre « d’invitation à la médiation », relue par l’une des médiatrices, puis envoyée à la partie adverse qui bénéficie de 20 jours pour accepter, refuser, ou ne pas répondre à la demande. Cette première étape représente un coût de 34.80 euros pour le demandeur.
La rapidité de cette démarche d’invitation à la médiation est justement ce qui fait l’atout principal de cette plateforme conçue à Toulouse. En effet, il permet aux usagers de valider cette première étape de manière simple depuis chez eux, et de ce fait, d’engager un processus de médiation dans les plus brefs délais. « Les utilisateurs n’ont pas besoin d’appeler un médiateur, de lui expliquer le problème pendant une ou deux heures, et d’attendre ensuite qu’il envoie une lettre. Il est préférable de garder ce temps pour les rencontres ultérieures entre les deux parties, où tout se passe de manière plus concrète », ajoute Marie-Laure Vanlerberghe.
En effet, si la demande est acceptée par la partie adverse, les acteurs du conflit intègrent alors un parcours de médiation traditionnel. Ainsi, l’une des médiatrices de la plateforme planifie des rendez-vous en présentiel ou en distanciel, entre les personnes concernées.
Dès lors, la médiatrice, impartiale dans le conflit, « agit comme un tiers de confiance qui vérifie que l’accord trouvé entre les deux parties soit équilibré, mais surtout réalisable », indique Marie-Laure Vanlerberghe. Ces séances sont, elles, facturées selon un contrat de financement signé par les deux parties.
En cas de refus, les médiatrices rédigent une attestation qui, par la suite, permettra au demandeur de saisir la justice, tout en démontrant que la démarche de médiation a bien été effectuée.
Il y a quelques mois, la cour d’appel de Toulouse a inscrit “minute ! médiation” dans sa liste officielle des médiateurs de cour d’appel. Il s’agit donc de la première plateforme de médiation en ligne de France à bénéficier de cette reconnaissance. De ce fait, la plateforme a également reçu le label Certilis, une marque du ministère de la Justice garantissant la qualité des services de médiation et de règlement de conflits en ligne.
Charlotte Benatti
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