Le conseil municipal de Toulouse a récemment voté une subvention pour l’organisation du championnat du monde du cassoulet. Ce que l’opposition a eu du mal à digérer.
Le cassoulet bénéficie-t-il d’un traitement de faveur ? Les élus du conseil municipal votaient l’attribution d’une subvention à l’association Humour Club de Toulouse ce vendredi 26 septembre. Et ce, pour l’organisation de son championnat du monde du cassoulet, dont le coût s’élève à 12 000 euros. Compte tenu du « contexte de fortes contraintes budgétaires », la Mairie avait décidé, en novembre dernier, de participer à hauteur de 3 000 euros à son financement. Ce qui représentait 60% de l’aide demandée. Un taux qui « a été déterminé compte tenu des prévisions budgétaires mais aussi pour permettre de passer les premiers mois de l’année 2025 et d’envisager toutes les hypothèses s’agissant de la pérennisation des actions dans ce nouveau contexte », précise la délibération.
Pour rappel, la Ville avait fait le choix de procéder à un gel des crédits en matière de subventions et, ainsi, de n’en verser que 60% au domaine culturel et 80% au domaine sportif. « La disponibilité de crédits permet aujourd’hui d’envisager un abondement du complément de 40% sur la subvention initialement demandée », peut-on lire. La Municipalité va donc débloquer les 2 000 euros restants pour l’organisation du championnat du monde du cassoulet. Ce qui n’est pas du goût de l’opposition.
Pour Maxime Le Texier, coprésident du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC), l’association Humour Club de Toulouse est en effet « chanceuse ». « Après la cure d’amaigrissement, si j’ose dire, qui lui a été imposée, comme à la plupart des associations de la commission “Écologie en ville et bien manger”, en début d’année avec une annonce d’une première dotation limitée à 60% du soutien demandé, la délibération que nous votons vient leur octroyer les 40% restants. Que se passe-t-il pour les autres ? Et notamment les 11 associations de la même commission qui ont été privées d’en moyenne 36% des montants demandés », souligne l’élu qui rapporte : « La question a été posée en commission et Jean-Jacques Bolzan y a répondu en disant qu’il ne connaissait la situation que de celles dont il s’occupait ».
Agathe Roby, également coprésidente d’AMC, ajoute : « Étrangement, Jean-Jacques Bolzan réussit à garder et maintenir des subventions pour la fête du cassoulet. Mais, malheureusement, beaucoup d’associations culturelles, qui sont dans le rouge et vont devoir baisser leur programmation culturelle, ne bénéficient pas de ces faveurs. Donc cela interroge sur les choix qui sont faits pour soutenir telle ou telle association ». Maxime Le Texier estime ainsi que les subventions « sont distribuées sans réelle clé de lecture » et dénonce « un manque de transparence ». « Pourquoi le championnat du monde de cassoulet reçoit une rallonge de 2 000 euros quand l’ensemble des 11 associations d’éducation au développement durable, qui cumulaient toutes ensemble un maigre 34 000 euros de subventions, ne reçoivent pas un euro ? », interroge Maxime Le Texier qui demande à voir les « critères qui ont présidé à cette sélection ».
Tout d’abord, Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire en charge du Bien manger, tient à préciser : « Nous avons pu atteindre les 100% de subventions pour l’Humour Club de Toulouse parce que j’ai réduit drastiquement le coût du festival du Bien manger, qui est passé de 240 000 à 150 000 euros, de façon à pouvoir satisfaire l’ensemble des associations qui travaillent dans le cadre du projet alimentaire métropolitain. Nous avons réussi à satisfaire tout le monde même si, des fois, nous n’avons pas atteint les 100% de subventions ».
En ce qui concerne les critères de sélection, l’élu de la majorité déclare que les choix sont effectués « en fonction de la cohérence des actions réalisées par les associations avec le projet agricole alimentaire de la Ville ». Il rappelle ainsi que « le cassoulet fait partie de notre patrimoine gastronomique » et que ce championnat du monde « en fait la promotion, tout comme il fait celle de Toulouse ». « Je ne trouvais donc pas indécent d’arriver à 100% de subventions pour l’association. D’autant que j’avais pour cela, non pas lésé d’autres associations, mais agi sur le festival du Bien manger », conclut Jean-Jacques Bolzan.
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