Le 21 février dernier, des policiers avaient demandé à plusieurs chefs d’établissements scolaires de l’académie de Toulouse de leur communiquer le nombre d’élèves absents le jour de l’Aïd-el-Fitr : un acte de discrimination pour l’association Action Droits des Musulmans (ADM) qui porte plainte contre X.
Plusieurs chefs d’établissements scolaires de l’académie de Toulouse ont affirmé avoir reçu un mail émanant de la police, leur demandant un comptage des élèves absents le 21 février, date à laquelle avait lieu la fête de l’Aïd-el-Fitr, marquant la fin du ramadan. Information confirmée par le ministère de l’Intérieur lui-même. « Des agissements qui ont pour effet de stigmatiser les enfants de confession musulmane », affirme à l’AFP maître Vincent Brengarth, l’un des avocats de l’association Action droits des musulmans (ADM). Cette dernière a déposé une plainte contre X ce vendredi 16 juin pour « discrimination » et « atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques ».
L’association demande, en effet, à savoir quelles informations ont réellement été collectées et dans quel but. La secrétaire d’État chargée de la citoyenneté, Sonia Backès, avait d’ores et déjà affirmé dans un communiqué de presse que « le ministère de l’Intérieur ne pratique bien évidemment aucun fichage des élèves en fonction de leur confession : aucune donnée nominative n’a été ni demandée ni recensée à aucun moment ». Et de poursuivre, pour justifier l’initiative : « Le ministère de l’Intérieur étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire. »
Pour sa part, l’avocat d’Action droits des musulmans estime qu’ « absolument rien » ne prouve que les données recueillies ne sont pas nominatives et qu’elles n’ont pas été utilisées. « La justice a un rôle primordial à jouer pour qu’il y ait un rétablissement de ligne rouge » concernant la collecte d’informations sur l’appartenance religieuse , explique-t-il à l’AFP.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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