Le groupe de la majorité a dévoilé les nouveautés en matière de santé qui vont être prochainement mises en place à Toulouse. On fait le point.
« Selon un sondage réalisé l’année dernière, les Toulousains se considèrent en bonne ou très bonne santé à 85%. Un taux supérieur à ce qu’on peut retrouver dans d’autres collectivités ou au niveau du territoire », souligne Nicolas Misiak, président du groupe Aimer Toulouse et conseiller municipal. Une bonne nouvelle lorsque l’on sait que « la santé est la première préoccupation des Français devant la sécurité », relève l’élu. Pas question, toutefois, de laisser le sujet de côté pour la municipalité. Et ce, même si « ce n’est pas une de ses prérogatives obligatoires ». Pour preuve, les élus auront à voter quatre délibérations sur ce thème lors du conseil municipal de ce vendredi 20 juin : « une sur le contrat local de santé de Toulouse, une sur l’attribution de subventions aux associations intervenant dans le domaine de la santé, une sur l’adoption d’une convention avec la CPAM et une sur la mutuelle communale pour les seniors », liste Nicolas Misiak.
Cette dernière, pour rappel, s’adresse aux plus de 60 ans, soit « 17% de la population à Toulouse », précise Patricia Bez, adjointe au maire en charge de la santé. « Cette mutuelle communale compte aujourd’hui plus de 5 000 bénéficiaires », indique l’élue. Et leur nombre va augmenter. « Dès l’année prochaine, la mutuelle communale sera ouverte aux étudiants de Toulouse », annonce Nina Ochoa, conseillère municipale en charge de la vie étudiante, qui met en avant « un besoin, puisque tous ne se tournent pas vers la mutuelle étudiante ». L’ensemble des étudiants de la Ville rose pourront en profiter. « Il n’y aura pas de critères financiers », affirme Nicolas Misiak. Pour autant, Nina Ochoa précise que la municipalité sera vigilante quant aux « étudiants précaires et ceux qui le sont, mais pas suffisamment au regard de certains critères sociaux, pour bénéficier de certaines aides ».
Autre nouveauté : la municipalité va créer une foncière destinée à l’accueil des médecins généralistes. Une délibération sera votée à ce sujet en conseil métropolitain « Nous avons constaté que la plupart des jeunes médecins s’installe en périphérie toulousaine et non plus à Toulouse même, parce que l’offre immobilière, qu’elle soit locative ou à l’acquisition, est trop élevée. Nous avons donc décidé de reprendre une initiative qui a été mise en place par la Ville de Paris qui a fait ses preuves », Patricia Bez. Dans le détail, cette structure, qui sera déployée dès 2025, « va investir dans des locaux modernes, accessibles et adaptés, qu’elle mettra en location pour les médecins ». « Il y aura un système d’option d’achat derrière », informe l’élue avant de rappeler que la Métropole « avait fait voter la suppression de la taxe d’aménagement pour les Maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP) » en 2024.
MSP qui sont aujourd’hui au nombre de 17 à Toulouse. La majorité veut en installer une dans chacun des 20 quartiers de la ville. « Un certain nombre de projets devraient aboutir d’ici la fin du mandat », révèle Patricia Bez qui explique : « Ces maisons de santé permettent à plusieurs professionnels de santé en libéral de travailler en coordination, notamment les médecins généralistes, les infirmiers, les kinés, les ostéopathes, les podologues ou encore les psychologues ». Une « modalité d’installation que défend » la majorité pour pérenniser la présence de ces professionnels sur le territoire. Mais elle n’est pas, non plus, contre l’installation de centres de santé où les médecins sont salariés et non en libéral. « Trois d’importance ont ouvert à Toulouse », note Patricia Bez qui cite celui de Ramsay ou de Kersanté. L’élue estime que « ce système peut être complémentaire » aux maisons de santé pluriprofessionnels. « C’est une double proposition pour nos concitoyens », déclare l’élue.
D’autant que le besoin de médecins est important. « 65 000 habitants de Toulouse de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant. Ce qui nous place dans la moyenne des villes françaises. Mais il est certain que nous ne pouvons pas nous en satisfaire », concède Patricia Bez qui vient ainsi contredire les chiffres évoqués par François Piquemal, député de Haute-Garonne et chef de file de LFI pour les Municipales de 2026. « Il annonce 100 000 Toulousains sans médecin traitant. Ce qui serait monstrueux pour une ville de 500 000 habitants », considère l’élue. Mais ce chiffre de 65 000 pourrait bien s’aggraver à en croire la majorité. En cause la loi Garot « qui prévoit l’installation de médecins dans les territoires les plus sous-dotés ». « On va droit vers une catastrophe car Toulouse n’est pas un territoire sous-doté, mais nous avons des déserts médicaux où il manque des médecins. Et nous allons en perdre, si cette loi s’applique comme telle qu’elle est votée », déplore Patricia Bez qui tient à faire savoir que François Piquemal a voté pour.
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