Quinze militants de la cause handicapée sont condamnés à des amendes par la cour d’appel de Toulouse, jeudi 27 octobre, pour avoir bloqué l’aéroport et la gare.
La cour d’appel de Toulouse a condamné, jeudi 27 octobre, quinze militants de la cause handicapés à des amendes fermes allant jusqu’à 600 euros et des amendes avec sursis pour des actions de protestation en 2018. Ils voulaient ainsi dénoncer l’inaccessibilité des transports et des logements.
Les militants sont accusés d’avoir envahi une piste de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Le trafic aérien avait été interrompu pendant une heure, impactant près de 200 voyageurs. Il leur est aussi reproché d’avoir bloqué une voie de train à la gare Matabiau en 2018. Un TGV pour Paris a été retardé d’une heure.
En première instance, les militants de la cause handicapé ont écopé de peines allant de 750 euros avec sursis à six mois de prison avec sursis. Les peines ont été réduites en appel. Lors de l’audience qui s’est tenue le 30 juin, l’avocate générale Marie-Charlotte Trébuchet avait requis « des amendes financières avec sursis (qui) seraient la meilleure solution pour tous les prévenus, hormis M. Maurin pour laquelle un emprisonnement avec sursis se justifie notamment pour que ces faits ne soient pas reproduits ».
Cette dernière est présidente de Handi Social, militante de la cause des personnes handicapées et figure des Gilets jaunes à Toulouse. Odile Maurin avait été qualifiée par l’avocate générale de « tête pensante » des actions et le ministère public. Elle a été condamnée à une amende de 600 euros ferme et à 1 400 euros avec sursis, contre six mois de prison avec sursis en première instance.
Les avocats de la défense avaient plaidé « l’état de nécessité » pour justifier les actions des militants et « le droit à la liberté d’expression ». « On se bat pour que la loi soit appliquée et aujourd’hui nous nous retrouvons devant le tribunal… », s’était ému un prévenu.
Après l’annonce de la décision du tribunal, Odille Maurin a déclaré à l’AFP : « On va discuter avec nos avocats, mais nous saisirons vraisemblablement la Cour de cassation et la Cour européenne des droits de l’homme. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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