Ce vendredi 6 décembre, à Toulouse, les salariés d’Airbus Defense and Space, appuyés par leurs syndicats, ont prévu de manifester pour dénoncer les suppressions de postes annoncées dans le cadre du plan de transformation PROTON. La CFE-CGC et la CGT exigent des garanties pour préserver l’avenir de l’entreprise tout en limitant l’impact social de cette restructuration.
Ils n’ont pas l’intention de se laisser faire. Face à l’annonce de la suppression de 540 postes en France, dont 424 dans la Ville rose, les syndicats de la CFE-CGC et de la CGT dénoncent une stratégie jugée « incohérente » avec la charge de travail et les « carnets de commandes remplis ». Un rassemblement est prévu ce vendredi 6 décembre à Toulouse pour protester contre ce plan social.
Ce mercredi 4 décembre, la direction d’Airbus Defence and Space a officialisé, lors d’un comité européen, la suppression de 2 043 postes en Europe, dont 540 en France. Ces suppressions touchent particulièrement les sites de Toulouse (424 postes) et d’Élancourt (116 postes). Cette décision s’inscrit dans le cadre du plan PROTON, destiné à redresser la compétitivité de l’entreprise. Ce plan prévoit une restructuration majeure : réduction de la structure, sous-traitance accrue, recentrage sur les cœurs de métier et diminution des activités de recherche et développement autofinancées.
Cependant, pour la CFE-CGC, ces choix stratégiques posent de nombreuses questions. « Ces réductions d’effectifs sont-elles compatibles avec le plan de charge des années à venir alors que le carnet de commandes de Space Systems est plein ? », interroge le syndicat.
Face à ces annonces, le syndicat CFE-CGC demande des garanties fortes de la part de la direction, notamment sur l’absence de licenciements secs et la préservation des compétences clés. « La CFE-CGC sera très vigilante à ce que les réductions d’effectifs se fassent dans le respect des salariés, sur la base du volontariat », souligne le syndicat.
Les précédents plans sociaux ont laissé des traces selon la CFE-CGC : surcharge de travail, risques accrus de burn-out et pertes de compétences stratégiques. « Nous demandons l’ouverture de discussions pour limiter le nombre de postes supprimés », ajoute le syndicat, qui réclame également une expertise indépendante pour évaluer l’impact de ce plan.
De son côté, la CGT pointe du doigt un contexte paradoxal : « La charge de travail est bien là et les carnets de commandes remplis à un niveau historiquement haut. Ces annonces font peser un risque industriel majeur, alors que des gros contrats comme IRIS2 vont voir le jour. »
Le syndicat critique également les choix financiers de l’entreprise. « Tout est une question de priorité : en parallèle, la direction d’Airbus a annoncé racheter plus de 300 millions d’euros d’actions pour les redistribuer gratuitement aux hauts dirigeants. Cette somme dépasse largement la masse salariale des salariés dont les postes sont supprimés », s’indigne la CGT.
Face à ces suppressions de postes, l’intersyndicale CGT-UNSA appelle à un rassemblement ce vendredi 6 décembre à 13h devant le site Airbus Defence and Space, au 31 rue des Cosmonautes à Toulouse. Les syndicats entendent ainsi défendre les salariés, mais aussi l’avenir de l’industrie spatiale, qu’ils jugent menacé par ces décisions.
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