Une étude du CNRS et de l’Université de Toulouse révèle que 98% des microplastiques dans l’eau potable échappent aux détections actuelles. Ils mesurent moins de 20 micromètres. Une mise à jour des normes européennes est nécessaire pour inclure ces particules invisibles et réduire les risques sanitaires.
Une étude conduite par des chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse révèle que la grande majorité des microplastiques présents dans l’eau potable échappent aux processus de détections actuellement utilisés. Ces fragments, mesurant moins de 20 micromètres, ne sont pas pris en compte par la directive européenne en vigueur, soulevant des inquiétudes quant à leurs implications sanitaires.
À titre de comparaison, un cheveu humain mesure entre 50 et 100 micromètres de diamètre. Donc 20 µm représentent environ la moitié, voir un quart de l’épaisseur d’un cheveu.
Pour détecter ces particules infimes, les chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse ont utilisé une approche novatrice basée sur la microspectroscopie Raman, qui permet d’observer la structure moléculaire de matériaux.
« 98% des microplastiques présents dans l’eau potable mesurent moins de 20 micromètres. Or, cette taille critique n’est pas incluse dans la méthodologie de détection de la directive européenne 2020/2184, ce qui pourrait sous-estimer considérablement leur présence et leurs risques sanitaires », indiquent les chercheurs. Les résultats, publiés dans la revue Plos Water, pointent la nécessité d’une mise à jour des normes européennes pour inclure ces particules de taille critique.
L’étude a analysé dix marques d’eau embouteillée ainsi qu’un prélèvement d’eau du robinet à Toulouse. Les chercheurs ont relevé des concentrations variant de 19 à 1 154 microplastiques par litre, avec 17 types de substances différents. Les plus répandues sont le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP) et le polyamide 6 (PA6), suggérant une contamination tout au long des chaînes de production. Le polyéthylène téréphtalate (PET), utilisé pour les bouteilles, a été trouvé dans sept marques sur dix, mais en faible proportion.
Les chercheurs du CNRS et de l’Université de Toulouse proposent une méthodologie robuste pour détecter les microplastiques dès un micromètre.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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