La ZFE est loin de faire l’unanimité à Toulouse. Le Medef et la CPME tirent la sonnette d’alarme sur la ZFE, après l’annonce d’un système de « contrôle sanction automatisé » sera mis en place pour 2024.
La mise en place des Zones à faible émission (ZFE) continue à se faire à marche forcée. Le premier comité ministériel de suivi de ces zones a annoncé mardi 25 octobre la mise en place d’un système de contrôle automatisé des véhicules interdits de circuler dans les agglomérations comme Toulouse d’ici au second semestre 2024.
Afin de lutter contre la pollution de l’air, une ZFE est mise en place sur le territoire de Toulouse depuis le 1er mars 2022. Elle prévoit l’exclusion des véhicules les plus polluants, progressivement jusqu’en 2024. Cette zone englobe « une grande partie de Toulouse à l’intérieur de la rocade, ainsi qu’une petite partie de Colomiers et Tournefeuille, soit un périmètre de 72 km2 », selon Toulouse métropole.
Le Medef et la CPME de la Haute-Garonne tirent la sonnette d’alarme sur ce sujet. Certes, ils considèrent « que la ZFE constitue un outil pertinent pour améliorer la qualité de l’air dans l’agglomération urbaine et les zones qui subissent des dépassements réguliers de normes ».
« Cependant, la multiplication des crises, malgré les avancées post-concertation avec Toulouse Métropole, pousse aujourd’hui le Medef 31 et la CPME 31 à unir leur voix pour tirer la sonnette d’alarme. C’est un sujet qui concerne tous les territoires limitrophes, où habitent la majorité des salariés qui seront impactés par la mise en place de la ZFE », écrivent les deux organisations selon qui « la ZFE impacte directement la vie des entreprises ».
Ainsi, par exemple, avec la ZFE, deux tiers des salariés de l’entreprise toulousaine Yeo Frais, un acteur majeur du secteur agro-alimentaire de l’ultra-frais, ne pourront plus rentrer en ville, selon les deux organisations.
Elles font donc une série de doléances :
– Réaliser les études d’impact sanitaires, prévues par la loi, pour évaluer les bénéfices attendus en termes de restriction, en fonction à la fois des classifications Crit’Air mais aussi en fonction des normes Euro des véhicules ; et les communiquer aux acteurs économiques
– Réaliser, en complément, des études d’impact socio-économiques, afin d’évaluer le meilleur rapport coût/efficacité des mesures de restriction ; et les communiquer aux acteurs économiques
– Identifier les éventuelles dérogations, y compris sous forme de dérogations payantes (Ex : cartes X passages) pour répondre aux situations exceptionnelles ;
– Organiser une concertation en associant l’ensemble des acteurs concernés, notamment les représentants des acteurs économiques en plus des chambres consulaires.
– Mener des campagnes de communication locales, lisibles, mesurables et accessibles à tous montrant les bénéfices, notamment sanitaires et les conséquences attendues, en fonction de chacun des niveaux de restriction envisagés
– Mettre en place des aides financières complémentaires à l’échelle régionale pour accompagner le renouvellement du parc automobile et créer un guichet unique notamment pour les entreprises
– Créer un comité de suivi dédié à la mise en place des ZFE-m à l’échelle de la région pour travailler à l’harmonisation des ZFE, des aides financières et proposer des outils d’accompagnement (moyens de transports collectifs, infrastructure de recharge…)
– Plaider pour la création, à l’échelle nationale, d’une vignette intermédiaire entre le niveau 2 et le niveau 1 pour les véhicules diesel répondant aux normes Euro6 et plus.
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