L’entreprise Green Gen Technologies, basée à Toulouse, lance sa première série de fabrication à grande échelle de bouteilles de spiritueux en fibres de lin et résine biosourcée. Une nouveauté en France.
Après sept ans de recherches pour trouver la combinaison parfaite, l’entreprise Green Gen Technologies, basée à Toulouse, lance sa première série de fabrication de bouteilles en lin. Elles seront commercialisées dès septembre avec la sortie du nouveau Cognac de la maison charentaise A. de Fussigny, déjà disponible en prévente sur la plateforme Kisskissbankbank.
Green Gen Technologies fabrique des bouteilles 100 % française en fibres de lin. En effet, la matière végétale est cultivée en Normandie, avant d’être envoyée dans la région Hauts-de-France pour être transformée en fil dans le Pas-de-Calais, puis tressée dans le département du Nord. L’ensemble des composants est ensuite acheminé dans un atelier à Portet-sur-Garonne pour être assemblé et former une bouteille.
« Nous cherchons à acheter une usine en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine pour accélérer le rythme de production de bouteilles de spiritueux ou de vin. À hauteur d’un million en 2023, jusqu’à 30 millions dans les prochaines années », vise James de Roany, fondateur de Green Gen Technologies.
Aucun produit phytosanitaire, ni aucun engrais chimique ne sont utilisés pour la culture du lin en Normandie. « C’est une plante qui n’a pas non plus besoin d’être abondamment arrosée », détaille le chef d’entreprise. Pour ce qui est de la résine utilisée pour fixer les fibres de lin, elle est « naturelle et biosourcée ». « Mais la composition est tenue secrète », avertit James de Roany.
Seule la matière disposée à l’intérieur de la bouteille, comme une sorte de liner dans une piscine pour la rendre imperméable, est à base de plastique recyclé. « Nous n’avons pas d’autre choix pour avoir un contenant complètement neutre et correspondre aux critères d’alimentarité (aptitude d’un objet à être mis en contact avec des denrées alimentaires, ndlr) », admet le chef d’entreprise.
La bouteille est recyclable. Elle peut également être conservée, comme une gourde, par les consommateurs, ou utilisée comme contenant pour faire des courses en vrac. « Le lin est une matière isolante, elle conserve durablement la chaleur ou la fraîcheur des liquides », poursuit-il.
Au niveau du transport, Green Gen Technologies tente aussi de limiter son impact environnemental. Déjà, car la bouteille en lin ne pèse que 80 grammes, contre 380 et 1 100 grammes pour une en verre. Et plus le produit est léger, moins les véhicules qui le transportent émettent de CO2.
Aussi, car l’entreprise limite sa distribution, comme sa fabrication, au territoire français et aux pays limitrophes. « Cela n’aurait aucun sens de produire des bouteilles éco-conçues en France pour les envoyer en Australie », admet James de Roany. « Si un jour la société en vient à se déployer au niveau international, cela sera fait en « multi-local », affirme son directeur. Il ajoute : « C’est-à-dire que nous ouvrirons une usine aux États-Unis pour des vins ou spiritueux américains, par exemple ».
L’objectif de James de Roany était de trouver une alternative à l’utilisation de bouteilles en verre. « J’ai bâti toute ma carrière dans le commerce de vin et de spiritueux. Sauf que j’ai tardivement pris conscience de l’impact écologique des bouteilles en verre. Déjà, parce que les ressources en sable utilisées pour fabriquer la matière sont limitées. Aussi, parce qu’entre les fours chauffés à 1 450 degrés et les allers-retours des véhicules de transport, le bilan carbone des usines de production de bouteilles est catastrophique », se désole James de Roany. « Je ne crache pas dans la soupe, j’en ai vendu des millions », ajoute-t-il.
Au-delà des contenants pour vins et spiritueux, Green Gen Technologies a également imaginé une gourde de 50 centilitres conçue à partir des déchets de sciures de bois et de résine, extraits de Hêtre et d’Épicéa cultivés en Allemagne. Ces matières sont ensuite acheminées dans une usine de Bergerac pour fabriquer la gourde.
« Le plus de ce produit est que les deux extrémités teintées à partir de colorant naturel se dévissent afin de faciliter le lavage de la gourde et d’éviter la prolifération de bactéries et l’apparition, au bout de quelques mois, de mauvaises odeurs », analyse le Toulousain.
https://twitter.com/GreenGenTechno/status/1523963566755299328
Cette gourde est disponible pour les particuliers au prix de 28 euros sur un site spécialisé, et dans l’épicerie Les Tarées du vrac à Toulouse. Les professionnels peuvent également la trouver sur une place de marché en ligne. À long terme, l’objectif de Green Gen Technologies est de développer la fabrication d’autres contenants en fibres de lin ou sciures de bois, notamment pour l’industrie cosmétique ou alimentaire.
Commentaires