Une espèce protégée a été identifiée sur la friche municipale de Bordeblanche à Toulouse où un projet immobilier est prévu. L’association N.A.T.U.R.E.S. Pradettes, qui est contre celui-ci, se « réserve le droit de déposer plainte auprès du tribunal judiciaire pour destruction d’espèce protégée ».
L’aménagement immobilier sur la friche municipale de Bordeblanche est-il compromis ? Une espèce végétale protégée y a été identifiée par le bureau d’étude ADRET Environnement, mandaté par l’association N.A.T.U.R.E.S. Pradettes qui s’oppose à ce projet. Il s’agit de la Crassula tillaea ou “mousse-fleurie”. L’association a alors exigé au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, de « prendre en urgence des mesures de protection ». Elle lui a demandé à ce qu’il n’y ait « pas de circulation d’engin de chantier sur la friche » et que « des protections soient posées autour de la zone où la mousse fleurie a été identifiée ». Or, des riverains ont informé l’association que « des véhicules de chantier étaient en activité sur la friche » et celle-ci « a constaté qu’ils étaient toujours présents ce lundi 17 juin et y effectuaient des travaux ».
Cette dernière a également réclamé au maire de la Ville rose « qu’une évaluation environnementale exhaustive de la faune et de la flore soit réalisée sur la friche de Bordeblanche ». « Selon l’article R.122-2 du code de l’environnement, le projet d’aménagement de Bordeblanche relève de la catégorie “travaux, constructions et opérations d’aménagement”. Comme ce projet aura des perturbations sur la biodiversité il doit, au regard du Code l’environnement, donner lieu à une évaluation environnementale. Or, à notre connaissance, la Mairie n’a pas effectué une telle évaluation environnementale car dans le permis d’aménager n’apparait nulle part l’indication de la présence d’une espèce protégée. Seule y est présentée une étude de l’état des arbres », détaille l’association.
Elle « a donc fait appel auprès des autorités régionales en charge de la protection de la biodiversité pour intervenir au plus vite auprès du Maire de Toulouse pour suspendre les travaux en cours, protéger la zone d’implantation de la mousse fleurie et, comme le prévoit la réglementation, réaliser un inventaire naturaliste et écologique exhaustif sur tout le terrain de Bordeblanche actuellement en friche ». L’association ajoute qu’elle se « réserve le droit de déposer plainte auprès du tribunal judiciaire pour destruction d’espèce protégée ». Si c’est le cas, le projet d’aménagement sur cette friche municipale, qui prévoit la construction de logements et d’équipements publics, pourrait trouver un nouvel obstacle sur son trajet. Pour rappel, plusieurs associations se mobilisent contre celui-ci, défendant l’îlot de fraîcheur de Bordeblanche.
De son côté, la Mairie, qui précise que le projet laissera « une large place à la nature pour apporter confort et fraîcheurs aux habitants et usagers du quartier », assure avoir « scrupuleusement respecté les démarches applicables en matière environnementale, en sollicitant une demande d’examen au cas par cas réceptionné par la DREAL en date du 28 août 2023, dans le cadre du permis d’aménager relatif à l’aménagement de la parcelle du chemin de Bordeblanche ». « Après examen du dossier transmis, qui intégrait un diagnostic écologique précisant notamment que “les données bibliographiques concernant les zones urbaines font ressortir la potentielle présence de la Crassule mousse. Ainsi cette espèce a été activement recherchée sur le site, mais elle n’y a pas été observée. Aucune espèce patrimoniale n’a été recensée dans la zone d’étude », les services de l’Etat ont prononcé une dispense d’étude d’impact en date du 4 octobre 2023 pour le projet », ajoute la Ville qui « a pris connaissance du courrier que l’association N.A.T.U.R.E.S. lui a adressé ». « Il est en cours d’instruction », précise-t-elle.
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