Les Socialistes préparent leur campagne électorale pour les Municipales à Toulouse. S’ils sont pour une union des forces de gauche, cela se fera sans LFI pour eux.
À l’instar des Communistes, d’Archipel Citoyen ou encore des Insoumis, les Socialistes sont en pleine préparation de leur campagne électorale pour les Municipales à Toulouse. Pour rappel, elles auront lieu dans un peu moins d’un an, précisément en mars 2026. « Nous sommes entrés dans cette campagne avec l’idée de mener un dialogue avec les Toulousains », indique François Briançon, conseiller municipal, premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste (PS) de la Haute-Garonne et chef de file, avant d’ajouter : « Ce que les gens attendent aujourd’hui, ce sont des élus responsables qui les écoutent et qui essaient d’apporter des solutions à leurs problématiques ». Pour ce faire, les Socialistes ont lancé une grande enquête en ligne. « Nous avons reçu plus de 5 000 réponses qui nous ont permis de déterminer quatre grands sujets sur lesquels les Toulousains nous interpellent », déclare l’élu.
Le premier : « déverrouiller la ville ». François Briançon explique : « Les Toulousains trouvent qu’elle est devenue trop fermée, trop administrative, trop complexe, parfois même étouffante. Il y a vraiment un besoin de simplification et de rouvrir les portes de la ville ». Les habitants ont également demandé que davantage soit fait « contre toutes les formes d’insécurité ». « Que ce soit l’insécurité au premier sens du terme, contre laquelle nous avons des moyens mais peu de résultats dans le quotidien des Toulousains aujourd’hui, et également l’insécurité sociale », précise le conseiller municipal. Il rappelle d’ailleurs que les Socialistes ont déjà fait « des propositions sur la gratuité des transports en commun et de la cantine pour les familles les plus précaires ». « Les habitants évoquent surtout la fin des impôts déguisés, c’est-à-dire qu’ils dénoncent plusieurs hausses de taxes », relève François Briançon.
La troisième requête des Toulousains : « que la ville renoue avec l’ambition et l’audace ». « On parle de Toulouse pour les résultats du TFC ou ceux du Stade Toulousain, les performances de Léon Marchand, le Minotaure ou l’excellence aéronautique. Mais la ville n’est jamais citée en exemple pour ses politiques locales, tout simplement parce qu’elles sont plan-plan. Nous pensons, pourtant, qu’il est possible de mener dans cette ville de grandes politiques ambitieuses sur un tas de sujets, comme l’encadrement des loyers, notamment », affirme l’élu. Enfin, les habitants « souhaitent que Toulouse retrouve ses valeurs ». « Nous sommes dans une Ville où il y a du racisme, de l’antisémitisme et un recul des droits LGBT. Ce n’est pas, bien évidemment, de la faute de la collectivité, ni du maire en place, ne faisons pas d’amalgame. Mais il faut retrouver cette ville de solidarité, de tolérance et d’accueil qu’est Toulouse », appuie le chef de file.
Quatre préoccupations, donc, sur lesquelles vont désormais bûcher les Socialistes de Haute-Garonne « pour construire leur budget ». « Nous allons réunir début juillet nos militants afin de travailler très concrètement à des propositions que nous pourrons présenter au public dès la rentrée de septembre », annonce François Briançon qui tient à souligner : « Nous voulons qu’elles soient pertinentes, qu’elles correspondent vraiment au vécu et au quotidien des gens qui ne veulent plus de baratin ». Et alors que certaines forces politiques se pressent pour entrer en campagne, pas question d’aller trop vite pour les Socialistes. « Nous avons toujours considéré que la campagne électorale démarre vraiment quand les Toulousains s’y intéressent. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous préférons donc, pour le moment, être dans la préparation, la réflexion et le dialogue, et ne pas multiplier les effets d’annonce », livre l’élu.
De même, le PS poursuit les discussions avec « ses partenaires de gauche » pour former une liste d’union aux Municipales. « Notre volonté est de rassembler la gauche qui va être d’accord avec les idées que nous portons, c’est-à-dire une volonté de rentrer dans le débat qui soit sans brutalité, en respectant les valeurs que portent les Toulousaines et les Toulousaines et en ayant le souci de leur apporter des réponses. Et donc, nous travaillons à cela avec les Ecologistes, les Communistes, Génération.s, Place publique et le PRG », détaille le chef de file qui se veut rassurant, à l’heure où certains s’inquiètent que les forces de gauche à Toulouse ne soient pas encore parvenues à faire front commun pour les Municipales : « Les choses se font dans le timing habituel de ce type d’élection. Il n’y a jamais eu, à ma connaissance, de dynamique électorale collective, dix mois avant une élection ».
Quant aux Insoumis, les Socialistes assurent que le dialogue n’est pas rompu avec François Piquemal, député de la 4e circonscription de Haute-Garonne, et la conseillère municipale Agathe Roby qui ont été officiellement désignés chefs de file par LFI pour les Municipales. « Mais il y a de notre part et de la leur la volonté de porter deux lignes politiques différentes à cette élection. Il n’y aura donc pas d’accord programmatique effectivement entre eux et nous pour les Municipales. Nous l’avons déjà dit, ils le savent, et c’est d’ailleurs assumé », assure François Briançon. Du côté des Insoumis, la pilule est plus difficilement à avaler. François Piquemal, qui déplorait que les Socialistes « aillent dans le sens d’une désunion de la gauche », leur « tendait toujours la main », toutefois, en avril dernier. Main que François Briançon, le chef du file du PS, n’a donc pas saisi et ne semble pas prêt à le faire…
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