L’engouement derrière la semaine de quatre jours s’accroît et porte ses fruits : à Toulouse, l’atelier spécialisé dans la menuiserie aluminium Alu Sud l’a instauré depuis janvier dernier, le bilan est convaincant.
« L’essayer c’est l’adopter ! » sourit Marie-Hélène De Sousa, comptable chez Alu Sud. Depuis le début d’année, Jean-Claude Henri, patron de l’entreprise, permet à ses 16 salariés d’opter pour une semaine de quatre jours. Mais cela ne signifie pas pour autant travailler moins. L’idée : gagner un jour de congé par semaine, en réorganisant le travail. Chez Alu Sud, les salariés arrivent ainsi le lundi matin à 8h et partent en week-end le jeudi soir dès 17h30. « Il ne s’agit pas d’une réduction du temps de travail mais d’un réaménagement des tâches. J’ai simplement réparti 35 heures sur quatre journées », précise Jean-Claude Henri. Au total, cette réorganisation offre 47 jours de congés supplémentaires aux salariés dans l’année.
Cette évolution sociétale séduit de plus en plus de structures, sur le fond comme sur la forme. À chacun ses motivations ; pour Jean-Claude Henri il s’agissait de préserver ses collaborateurs. Il explique : « Nos métiers sont de plus en plus difficiles physiquement et psychologiquement. Mon équipe est précieuse. Je suis convaincu d’être entouré par les meilleurs à leur poste. C’était primordial de leur donner envie de rester à mes côtés, il fallait que je trouve un moyen de les conserver ».
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Pour aider sa quinzaine d’employés à supporter des journées plus longues (8h45 de travail par jour), le gérant de la société a investi dans de nouveaux outils : des machines plus performantes qui permettent de travailler plus rapidement. L’équipe de chantier dispose dorénavant d’équipements plus légers et plus sûrs, et celle en charge de l’administratif de logiciels plus efficaces. « Cette nouvelle organisation ne fonctionne que si l’on s’en donne les moyens », insiste le gérant.
« Pour nous ce n’est que du positif », se réjouit Laurent Baptista, chef d’atelier depuis cinq ans. « Les journées sont un peu plus longues mais l’on dispose ainsi de plus de temps libre. On s’évite également un trajet domicile-travail par semaine. Étant père de famille, cela me permet d’accompagner mon fils au collège le vendredi matin et d’aller le chercher en fin de journée ». L’entreprise aurait trouvé l’équilibre parfait entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Un système gagnant-gagnant donc pour l’entreprise, pour ses salariés et pour ses clients : « Plus mes équipes se sentiront bien, plus elles produiront un travail de qualité et les clients seront donc satisfaits », explique Jean-Claude Henri. Une réorganisation financièrement intéressante pour Alu Sud. Un jour en moins de production permet à l’entreprise de faire baisser ses frais de fonctionnement (électricité, carburant , repas des salariés…) : les camions de l’entreprise ne circulent pas ce jour-là et la société n’a plus à fournir le panier repas du vendredi.
Une clause de revoyure est programmée à la fin juin. Elle permettra aux salariés de donner leur avis sur cette nouvelle organisation : « Ils ont les cartes en main », termine Jean-Claude Henri.
Julie Rodriguez
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