Un demi-siècle s’écoule pour l’Université du troisième âge de Toulouse où les retraités sont scolarisés. Pour commémorer cet anniversaire, des festivités seront organisées dès le 27 mai. L’occasion pour le Journal Toulousain de revenir sur le concept de ces écoles pour les seniors.
Dès le 27 mai, une série de festivités se tiendra dans l’enceinte de l’école, au cœur de l’Université du Capitole pour célébrer les 50 ans de l’Université Toulousaine du troisième âge. Les délégations étrangères des Universités du monde entier viendront visiter le campus de Toulouse avant de commémorer solennellement l’anniversaire à la mairie, en présence de Jean-Luc Moudenc.
Reprendre les études après la retraite, c’est le concept inédit des Universités du troisième âge. Le but est surtout d’explorer de nouveaux domaines grâce à des conférences. La toute première a été créée en 1973 à Toulouse. En l’espace d’un demi-siècle, ces universités ont fleuri partout dans le monde. 80 Universités sont réparties sur les quatre continents et comptent près de 10 millions d’étudiants seniors.
A Toulouse, l’heure est à la commémoration de la plus ancienne d’entre elles. Le Professeur Pierre Vellas, créateur de l’Université, a cédé le flambeau à son fils, le Professeur François Vellas il y a 20 ans. Depuis, ce dernier dirige l’établissement et est aussi à la présidence de l’AIUTA (l’association internationale de l’université du troisième âge). « Lorsque j’ai repris le flambeau, j’avais dans l’esprit les dires de mon père qui pensait que les universités traditionnelles évoluaient en vase clos », explique le Directeur. Dans cette volonté d’ouvrir le parcours universitaire à tous, le directeur affirme qu’il permet surtout de lutter contre l’isolement des personnes âgées. L’étudiant le plus âgé des Universités du Troisième âge étudie à l’Île Maurice et a plus de 100 ans.
Un demi-siècle après la création de la première Université du troisième âge à Toulouse, le directeur retient surtout l’expansion internationale. Le mouvement des universités du troisième âge est devenu un mouvement mondial. Les premiers pays à suivre l’impulsion ont été l’Espagne, l’Italie, la Suisse et la Belgique. Puis, des décennies plus tard, ce sont 80 universités qui ont ouvert leurs portes dans le monde entier à près de 10 millions d’étudiants. En première place, la Chine, qui compte sept millions d’universitaires seniors. Pour le directeur, c’est « une fierté que d’en être la première au monde ».
Les dernières décennies ont aussi permis à l’Université du Troisième âge de se moderniser. Depuis la crise COVID, les cours en distanciel par visioconférence se sont maintenus. De nouvelles matières ont aussi fait leur apparition comme la Médecine de catastrophe, la géopolitique, l’histoire des arts. Chaque année, des dizaines de conférences de droit, d’économie ou encore de littérature attirent plus de 600 universitaires seniors.
Eric Verlet a 67 ans, il est retraité et inscrit à l’Université du Troisième âge depuis six ans. Avant son départ à la retraite, il exerçait l’ingénierie spatiale. Loin d’être un moyen de fuir l’ennui, pour Eric Verlet, ces conférences universitaires sont plutôt un moyen d’assouvir sa soif de connaissances. « J’aime l’idée de me cultiver chaque semaine et d’en apprendre toujours plus », avoue l’étudiant.
Mais apprendre sans pression est aussi la conséquence de l’absence d’examens en fin d’année, car à l’Université du Troisième âge, il n’y a pas de partiels ou de concours. « C’est ce qui rend l’apprentissage plus léger et qui stimule mon envie de me cultiver », confie Eric Verlet. Assidue à l’Université, l’universitaire ne manque quasiment aucune conférence de l’année.
Meïssa Hadjeb (ISJT)
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