À l’occasion de la rentrée 2025, le recteur de l’académie de Toulouse a détaillé les priorités de l’Éducation nationale : protection, exigence et émancipation. Santé mentale, portables, égalité des parcours et vie affective figurent parmi les axes annoncés.
Ce lundi 1ᵉʳ septembre, près de 509 000 élèves étaient attendus dans les salles de classe de l’académie de Toulouse, qui rassemble les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées. À la veille de la rentrée scolaire, le recteur, Karim Benmiloud, a présenté les priorités de l’Éducation nationale : protection, exigence et émancipation.
Premier axe affiché : faire de l’école un lieu sûr et épanouissant. La santé mentale, déclarée grande cause nationale en 2025, sera au cœur de nouveaux dispositifs. Le rectorat veut développer des protocoles spécifiques, former des personnels référents et renforcer le recrutement de psychologues de l’Éducation nationale.
Le sport reste également un levier majeur. Le label Génération 2024, lié aux Jeux de Paris, évoluera en Génération 2030, en perspective des Jeux d’hiver. Celui-ci valorise les établissements scolaires engagés dans la promotion du sport, des valeurs olympiques et de l’inclusion. Par ailleurs, la pratique quotidienne de 30 minutes d’activité physique continue d’être encouragée.
La lutte contre l’omniprésence des écrans est un chantier sensible. Le dispositif “Pause numérique” devient “Portable en pause”, avec pour objectif une interdiction progressive du téléphone portable au collège, selon des modalités adaptées à chaque établissement. Stockage sécurisé, enveloppes ou simple obligation de garder le portable éteint dans le cartable font partie des solutions envisagées. « La logistique n’est pas la même dans un collège de 150, 300 ou 800 élèves. Une série de mesures sera prise avec les conseils départementaux », explique le recteur, qui fait sa première rentrée dans l’académie de Toulouse, après le départ de Mostafa Fourar.
Enfin, un effort particulier sera porté sur la prévention des violences sexuelles et sexistes. « L’idée est de favoriser le signalement, ce qui rend obligatoire le recueil et le traitement des faits de violence dans les établissements privés sous contrat », selon le recteur. Il est notamment prévu de distribuer des questionnaires aux élèves en internat et après des voyages scolaires impliquant des nuitées.
Relever le niveau d’exigence fait aussi partie des priorités définies par le ministère de l’Éducation nationale. De nouveaux programmes de français et de mathématiques entrent en vigueur, accompagnés d’une épreuve anticipée de mathématiques en classe de première.
L’égalité dans l’orientation constitue un autre enjeu. Aujourd’hui, les filles ne représentent que 25% des effectifs dans les formations d’ingénierie et du numérique. L’objectif national est que 5 000 jeunes filles supplémentaires choisissent la spécialité mathématiques au lycée. « L’idée est que pour chaque jeune fille qui hésite, nous puissions l’accompagner et l’encourager », insiste le recteur, rappelant que la France manque d’ingénieurs et de techniciens.
Troisième pilier de la rentrée : l’émancipation. L’académie mise sur des dispositifs culturels et linguistiques, un accompagnement renforcé des élèves en situation de handicap et des internats d’excellence.
« Accessible à tous, l’internat d’excellence est un levier de lutte contre les déterminismes sociaux. Inscrit dans le projet éducatif de l’établissement, il offre un cadre propice aux apprentissages, à l’ouverture culturelle et sportive et à la sécurisation du parcours des élèves », explique le rectorat.
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle sera développée dans les collèges et lycées. Objectif : renforcer la confiance en soi, promouvoir le respect du corps et sensibiliser aux questions de consentement. « C’est une attente forte, y compris des organisations syndicales », affirme le recteur. Du personnel est formé à cet effet.
L’académie de Toulouse, qui regroupe les huit départements de l’ex-Midi-Pyrénées, accueille cette année 508 769 élèves, soit 4 050 de moins que lors de la précédente rentrée. « Même dans une académie très attractive, la baisse démographique est marquée, pas seulement dans les départements ruraux, mais aussi en Haute-Garonne », souligne le recteur Karim Benmiloud.
Le premier degré perd 3 579 élèves et le second 471. Pourtant, les moyens humains progressent globalement : +81 équivalents temps plein (ETP) sont annoncés. Dans le détail, le premier degré perd 22 postes quand le second en gagne 12. Quatre-vingts emplois supplémentaires concernent les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). « Nous aurions pu perdre entre 100 et 140 postes, si nous appliquions de façon mécanique les retraits d’emploi selon l’évolution démographique », précise le recteur.
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