En vue des municipales 2026 à Toulouse, François Piquemal (LFI) dévoile son plan pour une sécurité de proximité. Le candidat veut rompre avec la politique jugée répressive de Jean-Luc Moudenc et mise sur la prévention, la médiation et le lien social pour une ville plus sûre et apaisée.
Dans le cadre des élections municipales de 2026 à Toulouse, le candidat de la France insoumise, François Piquemal, déroule son programme par thématiques : après avoir abordé l’éducation ou encore le rafraîchissement de la ville, il a dévoilé ce vendredi 24 octobre les grandes lignes de son projet en matière de sécurité, tout en critiquant vivement la politique menée par le maire sortant, Jean-Luc Moudenc, jugée « inefficace et déconnectée des attentes des Toulousains ». Pour LFI, la priorité doit aller à la prévention, à la médiation et au renforcement du lien social, plutôt qu’à la multiplication des dispositifs technologiques et répressifs.
Selon les Insoumis, les chiffres du ministère de l’Intérieur témoigneraient d’une aggravation de l’insécurité depuis l’arrivée de Jean-Luc Moudenc à la mairie : « +43% de coups et blessures, +112% de violences sexistes et sexuelles, +130% de trafic de stupéfiants », énumère François Piquemal.
Le candidat LFI propose de rétablir une police municipale de proximité, sur le modèle des années 1990, lorsque Toulouse disposait d’îlotiers identifiés dans chaque quartier. Ces agents, connus des habitants, assuraient alors une présence quotidienne sur le terrain et entretenaient un dialogue direct avec la population. LFI déplore que cette approche ait été abandonnée, notamment depuis la suppression de la police de proximité par Nicolas Sarkozy en 2003. Sous le mandat de Jean-Luc Moudenc, les quelques expérimentations de permanences de quartier « ont été testées dans deux secteurs puis abandonnées faute de communication ».
Le programme prévoit la présence de quatre agents par quartier dans chacun des 84 quartiers de Toulouse, ainsi qu’une antenne dans chaque secteur. Cette police « visible, à l’écoute et formée à la médiation » travaillerait en complémentarité avec la police nationale, sans empiéter sur ses compétences.
Pour François Piquemal, la sécurité ne saurait se limiter à la répression. Il souhaite rétablir un Office municipal de médiation, supprimé sous le mandat actuel, afin de traiter les incivilités et les conflits de voisinage avant qu’ils ne dégénèrent. LFI souligne que le dispositif “Allô Toulouse” n’assure qu’un rôle de signalement, sans véritable suivi de médiation. Cette approche s’appuierait également sur les éducateurs de rue, associations de quartier et médiateurs sociaux, dont le rôle est jugé essentiel pour « prévenir les tensions et renforcer la cohésion sociale ».
Par ailleurs, la France insoumise veut faire de Toulouse une ville exemplaire dans la lutte contre les discriminations et les violences. La Mairie serait appelée à se constituer partie civile dans les affaires de violences sexistes, sexuelles, racistes ou LGBTIphobes. Des dispositifs d’écoute et d’accompagnement des victimes seraient renforcés.
Enfin, le programme de LFI à Toulouse prévoit le recrutement de 100 nouveaux policiers municipaux pour atteindre l’objectif d’un agent pour 1 000 habitants. Un plan de formation porterait sur la médiation, la lutte contre les discriminations et la préservation de l’environnement. Les insoumis souhaitent également promouvoir la féminisation du métier, et garantir de meilleures conditions physiques pour les agents, avec deux heures d’entraînement hebdomadaire intégrées au temps de service.
« La sécurité ne peut pas se résumer à une accumulation de statistiques et à un empilement de dispositifs technologiques », rappelle François Piquemal, qui résume la philosophie de son programme : une sécurité fondée sur la proximité, la justice sociale et la présence humaine.
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