En cette rentrée 2025, Toulouse fait face à une pénurie de professeurs et de personnels éducatifs. Selon le Snes-FSU, dans le second degré, plus d’un établissement sur deux débute l’année avec des équipes incomplètes, entraînant des heures de cours non assurées et des vies scolaires sous tension.
La rentrée 2025 met en lumière une crise profonde du recrutement dans l’Éducation nationale. Dans l’académie de Toulouse, plusieurs signaux confirment des difficultés structurelles dans le seconde degré selon le principal syndicat des enseignants Snes-FSU qui cite des concours de recrutement qui n’ont pas fait le plein, des centaines de postes non pourvus, et une centaine d’annonces encore publiées sur la plateforme officielle du ministère. Conséquence directe, de nombreux élèves ont reçu des emplois du temps sans nom de professeur pour plusieurs matières.
Le syndicat Snes-FSU Toulouse avait prédit cette situation : « Il n’y avait pas un professeur devant chaque classe lors de la première semaine de septembre ». Pour la première fois, la Première ministre Élisabeth Borne a reconnu publiquement l’ampleur du problème, même si les chiffres officiels semblent minimisés par rapport aux constats de terrain.
Selon l’enquête menée par le Snes-FSU Toulouse sur les trois premiers jours de la rentrée, dans les collèges et lycées de la Ville rose, « plus d’un établissement sur deux connaît une équipe enseignante incomplète ». La situation s’aggrave lorsqu’on élargit l’analyse à l’ensemble du personnel éducatif : « dans près de trois établissements sur quatre, les équipes pluridisciplinaires (enseignants, conseillers principaux d’éducation, psychologues, assistants d’éducation ou AESH) ne sont pas au complet ».
Cette pénurie entraîne des répercussions immédiates. De nombreuses heures de cours risquent de ne pas être assurées dans plusieurs disciplines. Les vies scolaires fonctionnent parfois en sous-effectifs, voire ferment sur certaines plages horaires. L’orientation, déjà fragilisée, repose davantage sur les enseignants, dont la charge de travail dépasse leurs obligations réglementaires. Quant aux élèves en situation de handicap, ils ne bénéficient pas toujours d’un accompagnement adapté sur l’ensemble de leur temps scolaire.
Face à ce constat, le syndicat estime que l’école publique est « à un point de bascule » et appelle à des mesures urgentes : réorientations budgétaires, recrutement de personnels formés et amélioration des conditions de travail et de rémunération. Deux journées de mobilisation et de grève sont déjà prévues, les 10 et 18 septembre, pour alerter sur la situation.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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