Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, est visé par une plainte d’Anticor pour « détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, financement illicite de campagne électorale ». Il dénonce « un acharnement ».
« J’ai ma conscience en paix. Que ceux qui veulent m’abattre soient avertis de la force de ma détermination et aussi de ma sérénité », a déclaré Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, lors des propos liminaires du conseil municipal de ce vendredi 20 juin. Le ton est donné. Si l’élu a fait une telle déclaration, c’est parce qu’il est visé par une plainte déposée le 6 juin dernier par l’association Anticor pour « détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, financement illicite de campagne électorale ». « À partir de septembre 2019, M. Moudenc aurait mobilisé des agents publics, notamment des membres de son cabinet et des fonctionnaires territoriaux, pour participer, sur leur temps de travail, à sa campagne électorale et œuvrer à sa réélection (en 2020, NDLR) », explique Anticor qui s’appuie sur différents documents en sa possession.
Documents que Médiacités, qui a révélé l’affaire, s’est également procurés. Face à cela, Antoine Maurice, le président du groupe d’opposition Toulouse Écologiste et Solidaire (TESC), a décidé d’effectuer un signalement au procureur de la République « afin que toute la lumière soit faite sur les modalités de la campagne municipale de 2020 ». Ce qui n’a pas plu au maire de la Ville rose. « Selon une répartition des rôles savamment orchestrée, certaine force politique, quelques médias militants et une association, auto-érigés en implacables inquisiteurs, ont entrepris de mettre en cause mon intégrité de manière répétée, au point de me faire passer pour celui que je ne suis pas », considère Jean-Luc Moudenc qui déplore : « Tout cela, quitte à salir des agents ou anciens agents de la collectivité, sans le moindre égard envers eux, sur le plan humain, ni envers leurs proches ».
Pour Pierre Esplugas-Labatut, l’ancien porte-parole de l’équipe de campagne pour les Municipales de 2020 et actuel porte-parole du groupe de la majorité “Aimer Toulouse”, cela ne vise qu’à « leur nuire politiquement et électoralement ». Le maire est du même avis. Il estime que « l’approche de l’échéance électorale municipale dope un acharnement ancien à son endroit que ce soit à propos de son emploi au ministère de l’Économie et des Finances ou au sujet de la précédente campagne électorale qui remonte pourtant déjà à plus de six ans ». Un acharnement que certains exercent à son encontre « à défaut de pouvoir contester sérieusement le bilan de son action au service de Toulouse et de ses habitants, qu’il a toujours inscrite dans le respect des lois, des règlements et des valeurs de la République », assure le maire avant de s’adresser directement à certains membres de son opposition.
« Ceux qui reprennent à leur compte les accusations complotistes et outrancières lancées contre moi, font le pari dangereux pour le débat démocratique d’une politisation de la justice et d’une judicialisation de la vie politique », considère Jean-Luc Moudenc. Mais déjà, selon le maire, « la vie politique de notre pays a bien changé et pas forcément en bien ». « L’insulte, la manipulation des faits, le mensonge, les attaques personnelles, l’outrance et la virulence systématique en ont dangereusement rabaissé le niveau, aggravant la crise démocratique qui affaiblit notre nation », affirme-t-il. Remonté, l’édile se montre toutefois confiant face à ces accusations. « J’en suis certain, les Toulousains ne sont pas dupes de ces viles manœuvres électorales et ils discerneront parmi vous ceux qui s’y seront vautrés, ceux qui s’y seront simplement abandonnés et ceux qui auront gardé distance et hauteur », conclut Jean-Luc Moudenc.
Commentaires