Selon le groupe d’opposition Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (TESC), la majorité n’en fait pas assez pour les enfants. Ses membres dénoncent notamment la vétusté des écoles et le manque de places en crèche.
Les petits Toulousains sont retournés sur les bancs de l’école depuis quelques semaines maintenant. Une « rentrée scolaire qui reste difficile » dans la Ville rose, affirme Antoine Maurice, président du groupe d’opposition Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (TESC). Il met ainsi en avant les fermetures de classes, décidées peu après le retour des élèves à l’école. En Haute-Garonne, pas moins de 7 ont été annoncées dans le premier degré. L’élu cite également « le manque d’Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) », « les classes surchargées, y compris dans les REP+ (Réseau d’éducation prioritaire, NDLR) » ou encore « les conditions d’accueil compliquées à Toulouse ».
Antoine Maurice pointe ainsi du doigt « la réduction du nombre d’animateurs dans les CLAE ou d’ATSEM » et « l’absence d’anticipation sur la rénovation du bâtiment existant ». S’il est plutôt satisfait de l’action de la majorité concernant le développement de nouveaux groupes scolaires, il déplore le fait que « de plus en plus d’écoles sont dans un état vétuste ». « Il y a encore beaucoup d’enfants qui sont accueillis dans des bâtiments trop chauds l’été ou lors des périodes de canicule, et, à l’inverse, trop froids l’hiver, puisque les bâtis ne sont pas assez isolés », déclare le président de TESC qui aurait souhaité « un réel plan de rénovation » des écoles lors des deux mandats successifs du maire, Jean-Luc Moudenc.
Selon l’élu d’opposition, la situation est la même dans le secteur de la petite enfance. Pour rappel, la Chambre régionale des comptes (CRC) Occitanie, dans un audit flash (sur l’exercice 2022 et suivant) rendu public en juin dernier, faisait état « d’une offre locale insuffisante », précisément « 57 places pour 100 enfants », mais également d’un déficit de personnel. « Plus de 1600 familles sont sans place en crèche chaque année. Le taux de refus est conséquent et encore plus dans les quartiers les plus précaires où l’offre est inadaptée par rapport aux besoins », informe Antoine Maurice qui dénonce « le choix politique qui a été fait en 2014 de revoir le système d’attribution des places en crèche ». « Il favorise les parents qui travaillent tous les deux », considère le conseiller municipal. La Commission d’attribution des places d’accueil du jeune enfant a effectivement annoncé avoir attribué 1 780 places en crèche en ce début d’année scolaire. Et ce, en donnant « la priorité aux parents qui travaillent ». « Or, les besoins des familles sont divers. Et les parents qui ne travaillent pas ont aussi besoin de temps de garde », relève l’élu qui estime qu’il y a « encore du chemin à parcourir » en matière de petite enfance.
D’autant que « nous n’avons toujours pas de projet politique stratégique pour répondre aux besoins d’accueil des jeunes enfants. Et pourtant, c’est une obligation légale », souligne-t-il. Antoine Maurice ajoute : « L’autorité organisatrice, qu’est la Ville aujourd’hui en matière de petite enfance, est donc illégale et à plusieurs titres puisqu’elle ne précise pas de projet politique, mais elle donne également tout pouvoir à l’adjointe à la petite enfance pour rendre les avis de la commune sur les projets de crèches privées, alors que cette compétence majeure ne peut être déléguée ». Le président de Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne déplore donc l’absence, au prochain conseil municipal qui doit se tenir le vendredi 26 septembre, de « nouvelle délibération conforme à la loi et, au-delà de l’aspect légal, permettant d’avoir une vision politique » pour la petite enfance.
Par ailleurs, le groupe d’opposition accuse la majorité de mener « une stratégie cachée de privatisation des crèches ». Antoine Maurice évoque ainsi celle de la crèche Saint-Michel, rebaptisée O bord de l’eau. « Jusqu’à présent publique, elle a été confiée à une association le 1er septembre. Et les premiers retours témoignent déjà d’une dégradation des conditions d’accueil, que cela concerne le personnel encadrant en termes de responsabilité et de qualification ou le nombre conséquent de personnels en formation qui ne sont pas prêts à accueillir ces enfants », détaille l’élu qui, en 2023 déjà, déplorait le transfert de la gestion des crèches du centre communal d’action sociale (CCAS) vers la Mairie.
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