La majorité municipale a tenu à dénoncer les « fake news » de l’opposition concernant la sécurité à Toulouse. Celle-ci avait notamment estimé que la politique sécuritaire du maire était « purement répressive ».
C’est une véritable partie de ping-pong qui se joue entre la majorité et l’opposition municipale à Toulouse ces dernières semaines. Pour rappel, peu après la conférence de presse de rentrée de Jean-Luc Moudenc, lors de laquelle il avait fait un focus sur la sécurité, les membres du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne (AMC) avaient dénoncé la politique sécuritaire du maire, la jugeant « purement répressive ». Ils pointaient ainsi du doigt deux mesures annoncées par l’élu : le déploiement d’un dispositif anti-intrusion dans les écoles de la Ville rose, jugé « inquiétant » au regard de l’actualité de l’hiver dernier lorsque des écoles avaient été réquisitionnées pour mettre à l’abri des familles à la rue, et l’achat de 25 lanceurs de balles de défense (LBD) pour la police municipale, qui est, selon l’opposition, « une mesure de racolage pur, totalement dogmatique et coûteuse ». Des critiques qui ne sont pas restées sans réponses.
Le groupe de la majorité municipale, Aimer Toulouse, a effectivement tenu « à apporter des réponses et faire quelques commentaires » face aux propos des membres d’AMC. Tout d’abord, Marion Lalane-de Laubadère, première adjointe au maire de Toulouse en charge notamment des affaires scolaires, accuse l’opposition « d’être dans la fake news permanente ». Elle fait notamment référence à « la polémique qu’ils ont entretenue sur le dispositif anti-intrusion dans les écoles » qui sera déployé d’ici fin 2024. « L’opposition est à côté de la plaque en disant que nous le déployons dans une volonté d’empêcher la mise à l’abri d’enfants au sein des établissements scolaires. Ces deux sujets n’ont strictement rien à voir », affirme l’élue avant de souligner que ce dispositif est « une attente des agents des écoles et des parents d’élèves », alors que, depuis la rentrée, « deux vols avec intrusion ont déjà été recensés ».
De son côté, Nicolas Misiak, conseiller municipal et coprésident d’Aimer Toulouse, a démenti la « pure répression » de leur politique sécuritaire. « Nous sommes dans une politique de protection, et en particulier des plus fragiles », déclare-t-il. Julie Escudier, adjointe au maire en charge de l’égalité femmes-hommes, a ainsi listé toutes les mesures déployées par la Municipalité contre les violences faites aux femmes comme l’installation de 4 241 caméras dans les transports en commun, la formation d’agents Tisséo pour prendre en charge les victimes, la mise en place d’un arrêt à la demande sur les lignes Linéo, mais également d’un système d’écoute qui permet entre autres « d’identifier les auteurs d’outrages sexistes » ou encore de “Demandez Angela”, un dispositif qui vise à lutter contre le harcèlement de rue en permettant à des personnes qui ne se sentent pas en sécurité de trouver refuge dans un établissement partenaire.
En somme, pour Emilion Esnault, adjoint au maire chargé notamment de la police municipale, les déclarations de ces élus de l’opposition sont « édifiantes ». « Ces gens sont dangereux pour Toulouse. Ils sont dangereux de méconnaissance, d’imprécision, de dogmatisme, de laxisme et d’angélisme », liste l’élu, pour qui, l’opposition « joue en Ligue 1 des Gauches les plus dogmatiques de France » et « joue les absentes sur le sujet de la sécurité ». « Et pourtant, c’est la première préoccupation des Français et des Toulousains », relève-t-il. Selon Emilion Esnault, l’opposition « fuit le sujet avec systématiquement la même approche à savoir, en se réfugiant derrière deux mots : la prévention et la proximité ». « Elle nie notre politique de prévention et affirme que nous faisons de la sécurité au détriment de la proximité comme si ces concepts s’opposaient, alors qu’ils sont parfaitement compatibles », ajoute l’adjoint au maire.
Ainsi, en réaction aux propos de Maxime Le Texier, coprésident d’AMC, qui demandait « une ville qui prend soin de tous », il répond que la police municipale « ne fait que ça », même si « ce n’est pas sa mission ». La majorité rappelle notamment que le dispositif de vidéoprotection, déployé à Toulouse et « auquel l’opposition est hostile », permet le repérage de 500 personnes en détresse chaque année, qu’a été créée une brigade anti-incivilité ou encore que les policiers municipaux réalisent 12 000 patrouilles par an dans les quartiers. « Ce n’est pas parce qu’on a armé la police municipale et qu’on lui a donné les moyens d’être efficace contre une délinquance qui devient plus dure, qu’elle en a perdu toute humanité. On aimerait donc que l’opposition précise ce qu’implique sa demande d’une ville qui prend soin de tous », souhaite-t-il avant d’ajouter que cela n’est « pas une consigne opérationnelle », mais « un slogan complètement creux ».
De même, il est revenu sur la déclaration de Maxime Le Texier qui estimait que « le rôle de la police municipale est de tisser du lien et d’être auprès des habitants ». « Elle le fait déjà. Nous avons des brigades de secteur qui patrouillent dans leur zone et sont au contact des commerçants, des riverains, des leaders d’opinion et des responsables d’associations », révèle-t-il. Mais il tient à préciser que « la police municipale, ce n’est pas que ça ». « Elle interpelle aussi, pour mettre fin aux situations gênantes et délictuelles. Si la police ne le fait pas, qui le fera ? », se questionne Emilion Esnault. Il se demande également si l’opposition, qui est contre « le surarmement » de la police municipale, prévoit, dans son programme pour les élections municipales de 2026, « de la désarmer » et ainsi « de retirer sa présence dans les quartiers difficiles ». L’élu considère en effet que « les agents en contact avec des délinquants doivent être armés pour leur donner les moyens d’intervenir en toute sécurité ».
En tout cas, Nicolas Misiak en est certain, « si on remettait les clés de la ville à l’opposition, l’insécurité augmenterait ». Il prend ainsi l’exemple de Grenoble et de Bordeaux, « villes références de l’opposition ». « Les indicateurs de la délinquance augmentent dans ces communes, alors qu’ils baissent à Toulouse », informe l’élu qui fait notamment état d’une diminution de 50% du nombre de cambriolages de 2016 à 2023, de vols violents sans armes et de vols d’accessoires sur véhicules dans la Ville rose. La majorité rappelle également que l’opposition n’a pas voté, ces dernières années, un certain nombre de mesures concernant la sécurité en conseil municipal telles que l’extension de la vidéoverbalisation et l’utilisation de drones, le déploiement de caméras de vidéoprotection mobiles ou l’installation de caméras à La Cartoucherie. « En somme, nous pensons que ce serait une catastrophe et une grande régression, si notre opposition avait les clés de la ville », conclut Nicolas Misiak.
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