En juin dernier, la Ville de Toulouse a mis en ligne l’Observatoire du Climat. Cet outil vise à informer les habitants sur les questions de transition écologique. Mais certains élus de l’opposition dénoncent un « site de greenwashing ».
Outil d’information ou greenwashing ? La Municipalité a publié, comme chaque année, son rapport d’activité sur le développement durable. Présenté lors du conseil municipal de ce vendredi 26 septembre, ce document public « met en lumière des actions de la Mairie de Toulouse en matière de développement durable menées entre juin 2024 et juin 2025 ». Parmi elles : l’adoption de “Cap Toulouse + Fraîche 2050” qui vise à adapter Toulouse aux enjeux du réchauffement climatique en misant sur la végétalisation, la débitumisation et l’éclaircissement des surfaces, le Bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) qui estime les émissions liées à l’activité de la collectivité, la création de 20 cours oasis et la mise en ligne de l’Observatoire du Climat en juin dernier. « Un événement important », estime François Chollet, conseiller municipal en charge notamment de la qualité de l’air.
Ce site web, qui enregistre 1 400 visites par jour, a pour vocation « d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les habitants et les acteurs locaux sur les questions de transition écologique et énergétique ». « Ils peuvent, grâce à cet observatoire, prendre connaissance de 46 indicateurs, répartis sur huit thématiques différentes, qui permettent de suivre les actions menées par la Métropole. Ils sont mis à jour régulièrement », précise l’élu. Ce qui rend possible le « suivi de leur progression dans le temps », souligne-t-il. Sur ce site, les Toulousains peuvent ainsi être informés du nombre d’arbres plantés dans le cadre du Plan 100 000 arbres (83 477 entre 2020 et juin 2025), de la longueur du réseau cyclable (829 kilomètres), de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre par habitant (-23,9% entre 2008 et 2022) ou encore de la production d’énergie renouvelable sur le territoire (+37% entre 2013 et 2022).
Mais pour certains élus de l’opposition, cet Observatoire du Climat est un « site de greenwashing ». « Concernant la consommation d’énergie, il est présenté un graphique sur l’évolution de la consommation par habitant. Alors que vous savez très bien que l’objectif du PCAET (Plan climat-air-énergie territorial, NDLR) est en valeur absolue. C’est notre propre plan que vous détournez. En plus de ça, vous passez sous silence l’objectif du PCAET, qui est de –20% entre 2016 et 2030, et n’affichez que ce qui a été réalisé, soit -8,9%. Ce qui est loin de l’objectif », indique Maxime Le Texier, coprésident du groupe d’opposition Alternative municipaliste citoyenne. Il poursuit : « Sur le graphique suivant, qui montre le développement des énergies renouvelables, l’objectif du PCAET réapparait. Bizarre ? Pas tant que ça puisque c’est le seul objectif que l’on tiendra ».
Face aux propos de l’élu d’opposition, François Chollet tient à rappeler que « l’Observatoire du Climat, ce n’est pas le Plan climat ». « Le premier est un outil d’information à disposition des citoyens sur des items sélectionnés par le milieu associatif et le second est le texte de base nous servant à fixer les politiques publiques. Cela n’a rien à voir », affirme l’élu avant d’ajouter que « l’Observatoire du Climat a un fort intérêt puisqu’il nous rapproche des gens ».
De son côté, Hélène Cabanes, membre du groupe d’opposition Toulouse Ecologiste, Solidaire et Citoyenne (TESC), déplore une certaine « confusion ». « Vous annoncez sur le site de l’Observatoire du Climat, un total de 829 kilomètres de réseau cyclable. Hors, dans le rapport développement durable, il est inscrit 450 kilomètres cumulés de réseau cyclable et réseau vert. Sur ces derniers, seulement 109 seraient des pistes cyclables et 95 des bandes cyclables, donc seulement de la peinture verte et non des pistes sécurisées », souligne-t-elle.
Là encore, François Chollet tient à apporter des précisions. « En matière de réseau cyclable, il ne faut pas confondre les chiffres de la Ville et ceux de la Métropole. Je vous ai parlé de ceux qui concernent la Ville de Toulouse et donc des 450 ». Concernant les indicateurs choisis, d’ailleurs, le conseiller municipal fait savoir qu’il « ne seront peut-être pas les mêmes dans quelques temps ». En effet, l’observatoire est « destiné à évoluer ».
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