Le projet urbain du quartier Guillaumet à Toulouse, piloté par Altarea et Crédit Agricole Immobilier, franchit une étape décisive. Après l’arrivée des premiers habitants en 2022, le quartier, situé entre les stations de métro Jolimont et La Roseraie, poursuit sa métamorphose avec l’ouverture d’une nouvelle résidence et des commerces de proximité. Tour d’horizon.
Le nouveau quartier Guillaumet, installé sur l’ancien site du Centre d’Essais Aéronautiques de Toulouse (CEAT), entre les stations de métro Jolimont et La Roseraie, s’apprête à franchir une étape symbolique. Altarea et Crédit Agricole Immobilier, en charge de l’aménagement de cet espace de 13 hectares, ont annoncé ce jeudi 13 novembre 2025 l’ouverture prochaine des premiers commerces «très attendus par les habitants du quartier arrivés en 2022 », explique Jean-François Frugier, directeur territorial de Crédit Agricole Immobilier.
Dans le détail, sur cette ancienne friche aéronautique, 80 % des surfaces bâties sont dédiées au logement, soit 1 250 habitations de toutes sortes pour répondre aux différents besoins de la population, dont 54 % de logements locatifs sociaux, 12 % de logements en accession sociale et 66% de logements libres.
Avec sa collaboratrice Cyndie Alsina, directrice de programmes d’Altarea, Jean-François Frugier affirme que l’ambition du projet est de « favoriser l’inclusion et la mixité sociale », en imaginant un quartier où toutes les générations et tous les profils d’habitants peuvent cohabiter. En témoigne la résidence “Nohée”, inaugurée en octobre 2025, qui propose 85 appartements dédiés aux seniors et 16 autres à destination des familles ou jeunes actifs. Le bâtiment abrite plusieurs espaces partagés, tels qu’un salon avec cheminée, une salle de projection ou encore de bien-être. Pour encourager les échanges intergénérationnels, l’équipe Nohée animera la résidence autour d’activités culturelles, sportives ou créatives, avec des séances de yoga, des clubs de lecture ou encore des moments conviviaux autour d’une tasse de thé ou de café.
Autre exemple, la résidence “L’Envol” : « C’est un lieu inclusif et intergénérationnel de 80 logements. La moitié est gérée par le bailleur Patrimoine languedocienne, avec des appartements seniors et familiaux. La deuxième moitié est gérée par Habitat humanisme avec une pension de famille, des logements d’urgence et pour les personnes à mobilité réduite », précise Cyndie Alsina.
Sur les 13 hectares du site, 5 800 m² sont dédiés au commerce dont une moyenne surface alimentaire exploitée par Carrefour qui devrait ouvrir au printemps 2026 et une pharmacie en janvier prochain. Suivront l’ouverture d’une boulangerie, d’un opticien et d’une salle de sport au premier semestre 2026. Pour favoriser l’accès aux commerces, un parking Indigo sera accessible d’ici la fin de l’année 2025, dans lequel 150 places de stationnement seront disponibles. « Situé en bordure du grand carrefour routier, à deux pas de la station de métro Jolimont, cet espace commercial constitue la véritable porte d’entrée du quartier. Il accueillera également un marché de plein vent, qui viendra naturellement en complément des commerces de proximité du quartier », indique Jean-François Frugier.
« Nous avons souhaité conserver les témoignages de l’histoire du site avec les cheminées industrielles et l’ancienne soufflerie », explique Cyndie Alsina. Autour des cheminées, un tiers-lieu, à l’instar des Halles de la Cartoucherie, devrait voir le jour en 2027 : « Pensé à l’échelle du quartier, il sera dédié aux thématiques de l’éco-responsabilité, avec une offre de restauration, de l’événementiel et des animations ponctuelles destinées à faire vivre le quartier au quotidien », informe la directrice de programmes d’Altarea. Un second tiers-lieu prendra place dans l’ancienne soufflerie, également en cours de programmation avec la foncière Bellevilles. Sa vocation sera précisée au cours de l’année 2026 pour une ouverture prévue en 2027.
Ancré dans l’histoire du lieu, le nouveau quartier Guillaumet conserve sa vocation sportive. Il accueille déjà un complexe de tennis, composé de deux courts couverts et quatre aériens, une piste d’athlétisme ainsi que des espaces de sport en plein air, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Un dojo et une salle de gymnastique sont en cours de construction. Ces derniers seront également exploités par la Ville de Toulouse.
Les enjeux environnementaux ont guidé l’ensemble de ce projet urbain, labellisé ÉcoQuartier, une distinction qui reconnaît son engagement en faveur d’un aménagement durable, respectueux de la biodiversité et du bien-être des habitants. En septembre 2025, le site a également reçu le label “Biodiversity Ready”, une certification récente « qui mesure les effets de la biodiversité, qu’elle soit issue du patrimoine écologique existant ou nouvellement créé, sur la qualité de vie et le bien-être des habitants à long terme », explique Jean-François Frugier. Cette nouvelle distinction vient donc récompenser le travail mené sur la végétalisation et la renaturation du site. En effet, sur les 8 hectares d’espaces publics, 5,4 hectares sont aujourd’hui plantés, soit un gain net de deux hectares d’espaces verts par rapport à l’état initial. Le quartier compte désormais 740 arbres, contre environ 300 avant les travaux.
Un travail important a également été mené sur la gestion de l’eau, pour qu’elle soit faite le plus naturellement possible : « Nous avons mis en place un système de noues dans les venelles qui va permettre de collecter les eaux et les renvoyer vers un espace végétalisé », précise Cyndie Alsina. Alors que la réglementation impose de se préparer à des pluies sur 20 ans, le projet a été calculé sur 50 ans, avec en plus une étude de sécurité sur 100 ans, équivalente à un scénario de catastrophe naturelle.
Au total, le site a été désimperméabilisé à hauteur de 25 %, contribuant ainsi à l’adaptation du quartier aux évolutions climatiques. « L’amplification du patrimoine végétal a permis de se projeter dans un quartier qui va vivre au delà des changements climatiques que nous connaissons, notamment face à la hausse des températures », explique Jean-François Frugier. Pour Altarea et Crédit Agricole Immobilier, le nouveau quartier Guillaumet « est un projet exemplaire sur la gestion des effets d’îlots de chaleur et dans sa conception », pensé comme un lieu de vie capable d’évoluer et de s’adapter sur plusieurs décennies.
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