François Piquemal (La France insoumise) a présenté ce mercredi 3 septembre son projet pour l’éducation à Toulouse, en vue des élections municipales de mars 2026. Le candidat place ce thème au cœur de sa campagne. Gratuité de la cantine et rénovation des écoles figurent parmi les mesures annoncées.
La campagne officielle pour les municipales a débuté le 1ᵉʳ septembre, en même temps que la rentrée scolaire. Deux jours plus tard, ce mercredi 3 septembre, le député François Piquemal, candidat de La France insoumise dans la course à la mairie de Toulouse, a présenté les mesures phare de son programme pour l’éducation. « C’est évidemment quelque chose qui me tient à cœur », souligne cet ancien professeur de lettres, histoire et géographie au lycée professionnel du Mirail.
« Il y a un enjeu pour les Toulousains : que la politique menée corresponde à leurs idées, celles qu’ils expriment massivement lors des élections à forte participation, celles de gauche », estime le candidat. Le programme présenté se veut donc conforme à « l’esprit du Nouveau Front populaire ». Un chiffrage global sera présenté en fin d’année.
Le candidat n’hésite pas à attaquer le bilan du maire sortant Jean-Luc Moudenc, dénonçant les difficultés rencontrées par les écoles toulousaines. Selon lui, « pas une semaine ne s’est écoulée sans qu’une école soit mobilisée pour un manque de personnel : Atsem, AESH, enseignants non remplacés ». Il évoque aussi un poste non pourvu dans un établissement de Haute-Garonne sur deux.
Certains points ne relèvent pas de la compétence de la mairie, mais le candidat critique le vote de coupes budgétaires par des élus municipaux de la majorité siégeant au Parlement, à savoir Brigitte Micouleau et Jean-François Portarrieu.
« En 2025, 140 classes ont été supprimées dans l’académie de Toulouse (qui rassemble les huit départements de l’ex-région Midi-Pyrénées, NDLR) malgré les résistances. Le maire actuel, qui dispose d’un droit de vote au Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN), a refusé de s’y opposer », regrette Ilham Grefi, ancienne directrice de centre de loisirs, membre de l’équipe de campagne.
Le manque de rénovation des écoles est aussi pointé du doigt. « Certaines écoles vitrines sont très bien, pendant que d’autres dépérissent », déplore Amèle Lakhouache, responsable d’études et parent d’élèves.
Les nouveaux groupes scolaires ne sont pas exempts de critiques. Les membres de l’équipe de campagne de François Piquemal considèrent qu’« il est préférable de ne pas excéder 12 classes », contrairement aux grands ensembles récemment construits.
« La rentrée est un moment d’anxiété pour les familles les plus pauvres », note Basile Mouton, codirecteur de campagne et ancien enseignant d’anglais. Il met donc en avant deux mesures immédiates : la gratuité des fournitures, et le retour à la gratuité progressive de la cantine scolaire, supprimée par la municipalité actuelle. « C’est un enjeu d’éducation à l’alimentation », ajoute-t-il. La mesure concernerait d’abord les 10% de familles les plus pauvres, avant de s’étendre. Une alternative végétarienne quotidienne est également prévue.
Interrogé sur le financement, François Piquemal évoque des arbitrages budgétaires : « Certaines dépenses de la municipalité nous semblent superflues et pourraient être mieux fléchées ». « Comme à Bordeaux, où la gratuité des fournitures n’a pas coûté plus cher à la Municipalité puisqu’il a s’agit de simple redéploiement budgétaire», ajoute Basile Mouton.
Les mesures proposées par François Piquemal sont alignées sur le programme porté par La France insoumise au niveau national. Les voici :
François Piquemal ayant acté sa candidature personnelle à la Mairie de Toulouse, il y aura donc au minimum deux listes de gauche aux élections municipales à Toulouse. Quant aux autres formations, elles sont encore en discussion. Elles se sont d’ailleurs réunies ce mardi 2 septembre, sans La France insoumise. Le parti de Jean-Luc Mélenchon mène cependant dans la Ville rose des échanges bilatéraux, avec les écologistes et Archipel Citoyen, avec lesquels il partage une vision commune sur les grands projets et la bifurcation écologique.
Une proposition de convergence est d’ailleurs toujours d’actualité : Ville aux insoumis, Métropole aux écologistes. « Ce n’est pas une petite proposition, car la Métropole dispose d’un budget quasiment deux fois plus élevé que celui de la Ville », argumente François Piquemal. La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 26 février 2026.
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