La majorité municipale de Toulouse a souhaité, à quelques jours du prochain conseil, revenir sur sa « politique ambitieuse » en matière de mobilités. Un récent sondage a révélé que 77% des habitants se disent « satisfaits » du travail accompli par la Ville.
Ce mardi 26 novembre, le groupe municipal Aimer Toulouse a fait un focus sur les mobilités et, plus précisément, sur sa politique en la matière. « Nous menons une politique très exigeante, avec des budgets parmi les plus importants de France, notamment pour répondre à l’augmentation de la population. Elle est également ouverte et volontariste et n’est pas contre la voiture, contrairement à la politique d’autres villes qui est, pardonnez-moi pour l’expression, basée sur “emmerder l’automobiliste” », estime Nicolas Misiak, conseiller municipal et président du groupe majoritaire.
Un positionnement gagnant, selon l’élu. Pour preuve, il prend en exemple un récent sondage Ifop, commandé par La Tribune. Dans celui-ci, 77% des sondés à Toulouse ont répondu qu’ils étaient « satisfaits » voire « très satisfaits » à la question : « De manière générale, depuis juin 2020, êtes-vous satisfait(e) ou mécontent(e) du travail accompli par votre Municipalité… ? ». « Nous nous situons donc en tête des villes de France, puisque Bordeaux arrive numéro 2 avec 68%, suivie de Lyon avec 59%, Marseille avec 53%, et Paris tombe à 38% », rapporte Nicolas Misiak qui se satisfait également que la Ville rose soit « la moins mal notée concernant la politique de circulation ».
« Le taux de satisfaction est à 41%, alors qu’il atteint 36% à Lyon, 35% à Bordeaux, 28% à Marseille et 17% à Paris », détaille le conseiller municipal qui explique ces faibles pourcentages par la problématique des bouchons. « Toutes les villes sont congestionnées. Ce qui crée de l’insatisfaction », juge-t-il. Toutefois, à Toulouse, la situation s’est améliorée ces dernières années. « Nous avons 25% d’embouteillages en moins entre 2019 et 2022. C’est la plus forte baisse en France », se réjouit Nicolas Misiak. Il ajoute d’ailleurs que « Toulouse, quatrième ville de France, et bientôt troisième, est la neuvième en termes de congestion sur le classement TomTom ». « Malgré une augmentation de la population, nous arrivons à contenir les bouchons. Et cela, grâce à notre politique mobilités ambitieuse », souligne-t-il.
Celle-ci se traduit par « le développement de projets structurants » : « Des bus, des Linéo, le métro avec la future ligne C qui permettra de sortir 80 000 véhicules de la circulation, le tram et Téléo qui dépasse les 2 millions de voyageurs », liste Maxime Boyer, adjoint au maire en charge notamment de la circulation, du vélo et cheminements piétonniers et des nouvelles mobilités. L’élu met également en avant la politique cyclable de la Ville avec « 100 millions d’euros investis pour le Réseau express vélo (REV), 60 millions contre les discontinuités piétonnes et cyclables sur le mandat, 20 millions pour les passerelles du Ramier et encore quelques millions pour VélôToulouse ». En tout, 200 millions d’euros ont été investis sur le mandat. « Si l’on compare les budgets investis lorsque la gauche était au pouvoir et les nôtres, il y a une augmentation exponentielle. Nous sommes la municipalité qui a le plus investi pour le vélo », relève Maxime Boyer.
La Ville ne fait pas non plus l’impasse sur le piéton, à en croire l’élu. « Nous tentons de réaliser autant que possible un partage équilibré de l’espace, notamment du centre-ville, avec le réaménagement des rues de Metz et Croix-Baragnon, les expérimentations rue d’Alsace-Lorraine et le pont Saint-Pierre, l’ajout de bornes rue de Rémusat et d’autres aménagements, notamment pour les piétons, qu’on a pu développer dans le centre », rapporte le conseiller municipal. Et comme il estime que la « Municipalité ne communique peut-être pas assez sur ce qu’elle fait pour ces derniers », Maxime Boyer ajoute qu’elle « est en train de mettre en œuvre un schéma directeur piéton porté par Tisséo ». « L’idée est de valoriser la marche en l’intégrant aux équipements publics et aux transports en commun, mais aussi d’apaiser les circulations. Ce que nous faisons déjà avec la limitation à 30 kilomètres par heure et le code de la rue », déclare l’élu qui en a profité pour faire un bilan de cet outil pédagogique.
Distribué en avril dernier dans les boîtes aux lettres des Toulousains, celui-ci vise, pour rappel, à « apaiser les rues et réduire les risques d’accident » via, notamment, le rappel des règles du Code de la route. « Après cette distribution, nous avons mobilisé une douzaine de médiateurs qui ont réalisé des actions de prévention où cela était nécessaire, comme rue Gambetta, rue d’Alsace-Lorraine ou encore sur les digues de la Garonne. Désormais, cette prévention a été transformée en phase de verbalisation et de rappel à loi par la police municipale », annonce-t-il.
En plus de se satisfaire de ce qu’elle a mis en place en faveur des mobilités, la majorité en a profité pour mettre en lumière « les incohérences » de son opposition. « Les députés LFI de Haute-Garonne, Hadrien Clouet et François Piquemal ont voté à l’Assemblée nationale contre les budgets AFNT, c’est-à-dire les Aménagements ferroviaires du Nord de Toulouse, au mois d’octobre dernier. Ce qui est incohérent puisque les AFNT permettent de développer le Service express régional métropolitain (SERM). Deuxième incohérence, l’opposition s’est abstenue de voter pour les stratégies d’autopartage que nous proposions. Ils ont par ailleurs voté, en conseil municipal, contre la troisième ligne de métro, et s’étaient abstenus de voter pour les délibérations visant à garantir la qualité de l’air et la mise en place du téléphérique », énumère Pierre Esplugas-Labatut.
Opposition qui, selon Nicolas Misiak, ne mise que sur « le vélo et le TER en termes de mobilité ». « Mais Toulouse doit être une ville pour tout le monde, y compris pour les automobilistes », affirme l’élu qui rappelle que, pour cela, la Municipalité a réhabilité la rocade entre Rangueil et Lespinet, mis en place des subventions jusqu’à 5 000 € pour l’achat ou le rachat de véhicules électriques, un réseau de bornes de recharge, mais également « des mesures de stationnement à prix accessibles ». « Nous disposons du stationnement résidentiel probablement le moins cher de France à 100 € par an pour les abonnés à Tisséo. Le stationnement des deux roues est également passé à 1 € pour 12h dans les parkings Indigo », évoque l’élu qui ne manque pas de rapporter qu’ailleurs, « une chasse à la voiture » est menée. « À Bordeaux, le centre-ville lui est interdit et, à Paris, outre la vitesse désormais limitée à 50 kilomètres par heure sur la rocade, les SUV deviennent indésirables », déplore-t-il.
Commentaires
georgin le 09/12/2024 à 18:43
Multiplier les mises à sens unique des artères toulousaines, supprimer massivement des stationnements et faire passer la sulfateuse à PV pour verbaliser ceux qui ne savent plus où se garer, mobiliser une voie carrossable complète pour faire une piste cyclable qui génère des bouchons sur le périphérique, vous appelez ça "ne pas emmerder le monde" ? Vous avez sondé qui ?!