Soutenue par le parti Équinoxe, la liste “Nouvel Air” lance officiellement sa campagne en vue des Municipales 2026 à Toulouse. Composée de citoyens, désireux de « faire changer les choses », elle vise les 10% de voix au premier tour. Pour cela, elle dévoile ses premières mesures phare en matière de mobilité, d’urbanisme et de sécurité.
« Nous oserons ce que les majorités précédentes n’ont jamais osé faire », affirment les colistiers de la liste “Nouvel Air”, qui lancent officiellement leur campagne pour les Municipales à Toulouse. Avec 150 sympathisants et une dizaine d’entre eux d’ores et déjà prêts à s’engager dans la course au Capitole, cette liste sera composée de citoyens souhaitant « améliorer la conscience collective, et rendre la ville entreprenante et heureuse », via un changement radical et vertueux.
Le collectif dévoile ses ambitions : « Pour avoir un impact, nous visons les 15 000 voix au premier tour », lance Lambert Meilhac, co-chef de file de Nouvel Air. Pour mener le mouvement, cet ingénieur en aéronautique de formation de 38 ans est en binôme avec Domitille Allorant, ancienne infirmière reconvertie dans l’animation musicale. S’ils n’ont pas encore désigné leur tête de liste, ils ont commencé à élaborer leur programme électoral, soutenus par le parti Équinoxe. Ce dernier prônant sobriété, convivialité et engagement citoyen.
La liste Nouvel Air résulte d’un constat amer dressé par les colistiers : « Le bilan de la majorité est très contrasté et l’opposition est bien trop caricaturale ! » En effet, ils estiment que l’équipe de Jean-Luc Moudenc « a gaspillé » l’argent public dans la troisième ligne de métro. Ils dénoncent « un double mensonge » : d’abord, celui d’avoir assuré que la ligne C résorberait la congestion routière, ensuite, celui d’un budget qui ne correspond plus à celui annoncé initialement.
Et Lambert Meilhac de préciser : « Tisséo enregistre 200 000 voyageurs par jour, ce qui équivaut à 5% des 4 millions de déplacements quotidiens. Alors, penser que retirer 1 voiture sur 20 pourrait décongestionner le périphérique… » D’autant que, selon lui, le projet de Jonction Est aurait l’effet inverse puisqu’il « incitera à prendre la voiture ». Il évoque également un budget pour la ligne C sans cesse revu à la hausse : « 5 milliards d’euros, financés en grande partie par le versement mobilité dont devront s’acquitter les entreprises ».
Mais Nouvel Air trouve également des points positifs à la politique menée par Jean-Luc Moudenc : « L’éducation, la rénovation du bâti, le réaménagement des rues à l’image de celle de la rue de Metz ou de Saint-Michel… Tout cela doit se poursuivre, et nous sommes ouverts à la discussion en la matière pour continuer à avancer en ce sens », poursuit le chef de file du collectif. Car si certains projets de la majorité municipale trouvent grâce à ses yeux, il est plus catégorique vis-à-vis de l’opposition : « Leurs promesses électorales sont peu crédibles et quand ils sont élus, ils découvrent des contraintes budgétaires qui les empêchent de les tenir ! »
Les membres de Nouvel Air prônent, eux, la sobriété. D’abord en matière de mobilité. « Nous proposons de passer toutes les rues dites pénétrantes à sens unique. » Sans engager de nombreux et couteux travaux, cela permettrait, selon le collectif, de libérer la moitié de la voirie pour y faire des voies de bus en site propre ou des pistes cyclables, « ainsi, les écoliers pourraient aller à l’école en vélo ou à pied ». Cela libèrerait également des places de stationnement (les parents ne devant plus déposer leurs enfants en voiture) pour les artisans, les personnes en situation de handicap… aux heures de pointe.
Parallèlement, « nous supprimerions de nombreux feux tricolores », notamment ceux présents dans les ronds-points, pour fluidifier la circulation et abaisserions la vitesse à 30 kilomètres-heure partout en ville. À l’inverse, la vitesse des bus pourrait, elle, augmenter eu égard à la décongestion du trafic intra-muros, et par conséquent leur fréquence le serait aussi.
Des problématiques découlant de la densification de population à Toulouse. Mais « que gagne-t-on à vouloir que la ville grossisse sans cesse ? » s’interroge Cécile Barrière, colistière Nouvel Air. « Stop aux projets urbains qui visent à attirer toujours plus de personnes dans notre ville », lance-t-elle. Le collectif propose de rénover l’existant plutôt que de bâtir, argumentant que « 75% du parc immobilier dont nous aurons besoin dans 25 ans est déjà construit ». De même, il souhaite rendre attractives les villes moyennes d’Occitanie, à l’image de Mazamet ou Gaillac, afin de déplacer le flux de population vers la périphérie de Toulouse. « Pour cela, il faut les réindustrialiser ».
Dans un même temps, la liste soutenue par le parti Equinoxe promet de végétaliser davantage Toulouse. A l’inverse de la majorité actuelle « qui a abattu plus d’arbres qu’elle n’en a planté et qui place des ombrières qui ne servent à rien, nous nous inspirerons d’expérimentations menées dans d’autres villes pour la rafraichir comme le verdissement des toits des immeubles et des rues ».
Outre l’écologie et les transports, la sécurité est une préoccupation majeure des Toulousains selon Domitille Allorant. En réponse, « Jean-Luc Moudenc a multiplié les caméras qui peuvent certes aider aux interpellations, mais qui sont difficilement exploitables lors d’enquêtes judiciaires », constate la co-cheffe de file Nouvel Air, évoquant un investissement de 6 millions d’euros sur le mandat pour la seule vidéosurveillance. Un budget que le collectif réorienterait vers la police municipale.
En effet, s’ils concèdent que des patrouilles sont opérationnelles et visibles actuellement pour garantir la tranquillité des Toulousains, les membres du collectif regrettent qu’elles soient majoritairement effectuées en voiture. « On a jamais vu un agent descendre de son véhicule pour verbaliser », observe Domitille Allorant. Elle estime que si elles étaient assurées par des policiers à vélo ou à pied, ces derniers pourraient plus souvent intervenir ou sensibiliser les usagers de l’espace public. Nouvel Air développera les patrouilles à pied à cet effet.
Des propositions que les colistiers Nouvel Air présenteront ce mercredi 1er octobre, de 18h à 22h, au jardin Monplaisir.
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