Entre 9 000 et 20 000 personnes ont participé à la manifestation du jeudi 2 octobre à Toulouse contre les coupes budgétaires. Une mobilisation en baisse par rapport aux précédents rendez-vous.
Trois manifestations ont été organisées ce jeudi 2 octobre en Haute-Garonne à l’appel des syndicats. Ces rassemblements visaient à dénoncer les coupes budgétaires envisagées dans le projet de loi de finances pour 2026 et à défendre les services publics.
À Toulouse, la préfecture a comptabilisé 9 000 participants, tandis que la CGT en revendiquait 20 000. Le cortège est parti de Saint-Cyprien à 14 heures, a emprunté les boulevards de Strasbourg, Arnaud-Bernard et Jeanne-d’Arc, avant de se disperser autour de la station Jean-Jaurès.
Cette mobilisation apparaît en retrait par rapport aux précédentes. Le 18 septembre, entre 18 000 (préfecture) et 40 000 personnes (CGT) avaient défilé dans la Ville rose. Le 10 septembre, l’appel du mouvement “Bloquons tout” avait rassemblé entre 13 000 et 30 000 participants.
Dans le cortège, Cécile Belotti, co-secrétaire départementale du Snes-FSU, a dénoncé le manque de moyens dans l’éducation : « Les vies scolaires sont déshabillées, il manque des assistants d’éducation et des accompagnants pour les élèves en situation de handicap. Les pools de remplacement sont déjà asséchés. Il y a au moins un professeur absent par établissement en Haute-Garonne. »
Des difficultés sont aussi pointées dans les établissements de santé. « Des lits ferment par manque de budget, il faut que cela change. Il faut un gouvernement capable de dialoguer avec les syndicats », insiste Philippe Sorignet, secrétaire départemental de l’Unsa santé-sociaux.
William Fourquet, trésorier adjoint de Force Ouvrière en Haute-Garonne, a critiqué « la continuité » entre le projet de budget envisagé par le nouveau Premier ministre et celui du gouvernement précédent : « Nous restons hostiles à un certain nombre de réformes qui poursuivent la même logique. »
« Les pensions risquent d’être gelées l’an prochain, ce qui serait insupportable pour le pouvoir d’achat », regrette Georges Picard, secrétaire de l’Union syndicale des retraités CGT. « Ce budget n’est pas acceptable. Il doit être beaucoup plus équilibré, beaucoup plus juste. »
Dans le cortège, les témoignages de manifestants traduisent une exaspération croissante. « Tout ce qui est social est détricoté par les gouvernements successifs », dénonce Philippe, retraité de l’Éducation nationale. Marc réclame « une vraie justice fiscale », tandis qu’Amélie rappelle que « la santé et l’éducation sont des droits, pas des variables d’ajustement budgétaire ».
Cette journée de mobilisation intervient moins d’un mois après la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, en remplacement de François Bayrou, qui n’a pas obtenu la confiance de l’Assemblée nationale. Mais le nouveau Premier ministre n’a toujours pas annoncé la composition de son gouvernement et poursuit des consultations avec les partis et les syndicats.
Cette situation, inédite sous la Ve République, complique la présentation du projet de loi de finances et du budget de la Sécurité sociale, attendus avant le 7 octobre. Le chef du gouvernement cherche un compromis entre les exigences du centre-droit et les demandes de la gauche.
Le déficit budgétaire français, qui s’est élevé à 5,8% du PIB en 2024, reste l’un des plus surveillés de la zone euro, proche du double de la limite de 3% fixée par l’Union européenne. Si la nécessité de le réduire fait consensus, les partis divergent sur la méthode.
Commentaires