Des associations demandent l’ajournement de la consultation du public sur la LGV Toulouse-Bordeaux qui va être lancée ce lundi 27 octobre. Voici pourquoi.
Plusieurs associations demandent son ajournement. Une consultation du public sur la LGV Toulouse-Bordeaux va être lancée ce lundi 27 octobre. En effet, dans le cadre de ce projet de nouvelle ligne, « plusieurs autorisations environnementales seront sollicitées par la SNCF ». Et la première « porte sur la réalisation de sondages géotechniques et sur des diagnostics archéologiques, conduits sur l’ensemble des secteurs sensibles de la ligne Bordeaux-Toulouse, qui requièrent une autorisation préalable ». Une consultation va ainsi être ouverte afin de « porter à la connaissance du public les caractéristiques des investigations prévues, leurs conséquences sur l’environnement et les mesures prévues par le maître d’ouvrage visant à les éviter, les réduire et les compenser, et à recueillir les observations et avis ».
Les habitants des quatre départements concernés par le déploiement de la LGV, c’est-à-dire le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, la Gironde et la Haute-Garonne, seront invités à participer par voie électronique. Le dossier, dont ils pourront prendre connaissance en ligne ou en préfecture, « reprend l’ensemble des éléments relatifs aux sondages géotechniques et aux diagnostics archéologiques, ainsi que la mise à jour de l’étude d’impact ». Ils auront jusqu’au mercredi 26 novembre pour donner leur avis. « Une synthèse des observations émises par le public sera ensuite réalisée et rendue publique. Elle sera naturellement prise en compte par les préfets des quatre départements concernés, qui devront se prononcer sur l’autorisation environnementale sollicitée », précisent les services de l’Etat dans un communiqué.
Mais dix associations, notamment France Nature Environnement 82, Stop LGV Bordeaux Métropole ou les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, estiment que cette consultation va être lancée « en toute illégalité ». Elles dénoncent en effet « l’incomplétude manifeste et les lacunes majeures, synonymes d’illégalités, du dossier de demande d’autorisation environnementale ». Pour preuve, elles rappellent que « l’autorité environnementale, dans son avis du 25 septembre 2025, considère que la demande d’autorisation environnementale reste largement incomplète et insuffisante pour répondre aux prérequis obligatoires d’une éventuelle autorisation environnementale, en commençant par l’exigence d’une information sincère et d’une participation effective du public », mais également que « le Conseil national de la protection de la nature, dans son avis du 9 septembre 2025, a émis un avis défavorable ».
Les associations considèrent « qu’une simple consultation du public par voie électronique annoncée ici au titre de l’article L123-19 du code de l’environnement ne saurait être acceptée et convenir aux exigences du code de l’environnement s’agissant là d’une demande d’autorisation environnementale pour la délivrance d’une première autorisation environnementale concernant la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse ». « L’ouverture d’une consultation publique dans l’état actuel du dossier (soit qu’un nouvel avis de l’autorité environnementale fasse défaut, soit que le dossier de demande d’autorisation environnementale reste significativement incomplet et illégal), et sous le format prévu, ne permettrait aux citoyens ni de disposer d’une information complète et fiable, ni d’exercer leur droit à participer de manière effective à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement », considèrent les associations.
« La décision d’autorisation environnementale que vous seriez amenés à prendre à l’issue de cette consultation publique serait donc à l’évidence entachée de nombreuses illégalités tant concernant le déroulé de la consultation du public elle-même que des insuffisances essentielles du dossier », estiment les associations qui demandent donc « d’ajourner l’ouverture de la consultation du public ». « À défaut, nous serions conduits à envisager toutes les voies de droit à notre disposition pour préserver ces droits fondamentaux et essentiels (internationaux, constitutionnels, légaux et réglementaires) », préviennent-elles avant de demander, également, la suspension de « toute poursuite opérationnelle » du projet, notamment « au vu de la remise en question actuelle » de celui-ci par l’État, « dans un contexte où ses priorités sont profondément réorientées vers la rénovation des infrastructures existantes ».
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