L’Autorité environnementale a rendu un avis consultatif sur les travaux préparatoires de la future LGV Toulouse-Bordeaux. Elle juge l’étude d’impact « approfondie sur certains sujets » mais encore « incomplète », appelant à des précisions avant le lancement du chantier en 2026.
Il y a des efforts, mais ils sont encore insuffisants. L’Autorité environnementale (Ae) a publié jeudi 25 septembre un avis sur la demande d’autorisation environnementale déposée par SNCF Réseau pour les travaux préparatoires de la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux. Ces opérations incluent des sondages géotechniques, des diagnostics archéologiques et des défrichements sur les 222 kilomètres du tracé, en amont du chantier prévu à partir de février 2026.
« L’étude d’impact a été actualisée en profondeur depuis 2014 et le dossier est conséquent et déjà approfondi sur certains sujets », relève l’Ae. Mais elle souligne que l’analyse reste « incomplète et trop qualitative », avec « des mesures d’évitement, de réduction et de compensation insuffisamment précisées et justifiées ».
L’Ae note l’absence de cartographies homogènes et de données chiffrées sur les espèces, les volumes ou les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la faiblesse des analyses fonctionnelles sur la connectivité écologique et les effets cumulatifs.
L’avis, disponible en ligne, recommande de renforcer la séquence ERC (éviter, réduire, compenser), en privilégiant davantage l’évitement et en mettant en place des compensations effectives avant les impacts. Elle appelle aussi, entre autres, à limiter strictement les défrichements et à mettre en place un suivi environnemental indépendant et transparent.
La LGV Sud-Ouest doit relier Toulouse à Paris en 3h10 d’ici 2032, soit une heure de moins qu’actuellement. Le projet, estimé à 14,3 milliards d’euros, suscite depuis plusieurs années des oppositions d’élus et d’associations environnementales.
Dans un communiqué, la préfecture d’Occitanie indique que cet avis « sera joint au dossier qui fera l’objet d’une consultation publique ». Elle précise que « l’État prend acte des remarques formulées et veillera à ce que la SNCF les prenne en compte et apporte les meilleures réponses possibles » avant les prochaines autorisations.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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