Alors que l’État français reconsidère son engagement dans la LGV Bordeaux-Toulouse, l’Union européenne renforce son soutien à la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest. Bruxelles propose de doubler le budget du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe, confirmant la priorité donnée au rail et aux liaisons transfrontalières.
Alors que l’État français envisage de revoir à la baisse sa participation à la ligne à grande vitesse LGV Bordeaux-Toulouse, le signal venu de Bruxelles est tout autre. L’Europe réaffirme clairement son soutien à la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest, considérant le projet comme stratégique pour la connexion ferroviaire entre la France et l’Espagne.
Ce mercredi 15 octobre, à la Maison de la Région Nouvelle-Aquitaine à Paris, Guy Kauffmann, président du directoire de la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO), a reçu François Bausch, coordonnateur européen du Corridor Atlantique, nommé un mois plus tôt. Ensemble, ils ont salué la proposition de la Commission européenne de doubler le budget du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE). Si elle est validée, cette enveloppe passerait de 25,8 à 51,5 milliards d’euros pour la période 2028-2034, avec un accent particulier sur les liaisons transfrontalières et les LGV, dont fait partie la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest.
Pour François Bausch, la priorité est claire : relier Lisbonne, Madrid et Paris par le train à grande vitesse dans les meilleurs délais. Les tronçons manquants, notamment ceux de la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest, sont au cœur de cette ambition. Ce choix politique se traduira prochainement par la publication d’une feuille de route européenne sur le développement de la grande vitesse, qui confirmera la place centrale du rail dans la stratégie de mobilité durable de l’Union.
Les bénéfices de cette politique sont déjà visibles : la LGV Bordeaux–Tours a transformé les mobilités en Nouvelle-Aquitaine, observe jalousement la Région Occitanie. En quelques années, la fréquentation a progressé de 40%, soit plus de 8 millions de voyageurs supplémentaires transitant par la gare de Bordeaux, confirme la Région Nouvelle-Aquitaine.
Regroupant 24 collectivités territoriales, la Société du Grand Projet du Sud-Ouest se réjouit de ce nouvel élan européen. L’Union a déjà investi 120 millions d’euros dans la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest depuis son lancement, projet visant à désaturer les lignes existantes, à fluidifier les déplacements du quotidien et à renforcer les connexions internationales.
À terme, la mise en service de la ligne permettra de relier Bilbao à Bordeaux en 2h20 et Toulouse à Bilbao en moins de 3 heures, renforçant la continuité ferroviaire entre le Sud et le Nord de l’Europe. Comme le souligne la Société du Grand Projet du Sud-Ouest : « La Ligne Nouvelle du Sud-Ouest offre de nouvelles solutions de mobilité pour le quotidien des habitants du Sud-Ouest en libérant des capacités ferroviaires sur la ligne actuelle aujourd’hui saturée. » Face aux hésitations nationales, le soutien de l’Europe apparaît donc comme un levier décisif pour faire avancer ce projet d’envergure.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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