Diane Nieudan et Florence Spagnol, deux Toulousaines, ont récemment lancé MediTchat, une application inédite qui met en relation des personnes atteintes de pathologies similaires pour rompre leur isolement.
« Je me suis dit qu’il devait bien y avoir quelqu’un sur cette terre qui vivait la même chose que moi », rapporte Diane Nieudan. Avec Florence Spagnol, une amie de longue date, elles ont lancé cette année MediTchat, une application mobile, disponible sur Android et sur iOS, qui met en relation des personnes atteintes de pathologies similaires qu’elles soient physiques ou mentales. Une idée qui leur est venue alors qu’elle faisait toutes les deux face à la maladie : Diane Nieudan, une hernie discale avec des douleurs chroniques, et Florence Spagnol, un burn-out. « C’est la pathologie et l’envie de trouver une solution pour les gens qui se retrouvent dans la même situation qui nous a réunies autour de ce projet », indique Florence Spagnol.
Cette situation qu’évoque la Toulousaine, c’est la solitude qu’elles ont ressentie dans la maladie. « Mon opération de la hernie discale m’a permis de retrouver l’usage de mes jambes et j’en étais ravie car j’étais presque paralysée. Mais elle n’a fonctionné qu’en partie. J’avais toujours une douleur résiduelle. Et le médecin n’avait plus de solutions à m’apporter. Ne connaissant pas d’autres personnes dans mon cas avec qui échanger, je me suis alors sentie isolée », raconte Diane Nieudan. Une solitude qui n’est pas sans conséquence. Selon une étude, elle augmente le risque de décès prématuré de 26%. L’objectif de Diane Nieudan et Florence Spagnol, donc, avec cette application qu’elles utilisent elles-mêmes : « Briser l’isolement de la maladie ».
Pour cela, MediTchat permet à ses membres d’échanger individuellement avec d’autres malades. Une proposition inédite. « Il existait déjà des forums en ligne ou des groupes de discussions sur WhatApp, mais pas des applications de mise en relation de patients », note Florence Spagnol. Une mise en relation qui se fait via un système de matching. « Lors de la création de son profil, il faut remplir un questionnaire de santé qui reste privé. Le nouveau membre précise notamment si sa pathologie est physique ou psychique et de quelle maladie il s’agit. L’algorithme va ensuite aller piocher dans le questionnaire certaines informations pour proposer à cette personne des patients qui ont des pathologies similaires », explique la cocréatrice.
Le nouveau membre peut alors démarrer une conversation privée et sécurisée avec les profils présentés pour partager son expérience de santé et recevoir du soutien. Ou pas. Il est effectivement libre d’engager ou non une discussion avec eux. « Certaines personnes peuvent peut-être davantage nous correspondre que d’autres selon leurs problématiques ou bien l’on préfère être mis en relation avec une femme plutôt qu’un homme », avance Diane Nieudan. À savoir que l’application propose d’utiliser un pseudo et un avatar pour ceux qui souhaitent rester anonymes. « Cela permet à certains d’être plus à l’aise dans les échanges », estime Florence Spagnol. Un seul but : « Que les utilisateurs puissent se sentir compris et entendus ».
En plus des conversations privées, MediTchat dispose aussi d’espaces d’échanges, des groupes de discussions thématiques sur les médecines douces ou la santé au travail au sein desquels les membres peuvent partager « des informations ou des articles qu’ils ont pu lire ». Ils ont aussi la possibilité de donner leurs conseils qui sont vérifiés avant publication par les cocréatrices. « De l’émulation collective » venant compléter le travail réalisé par Diane Nieudan et Florence Spagnol qui se consacrent à plein temps à MediTchat. Sur leur application, elles publient en effet régulièrement des articles sur des thématiques santé et des podcasts mettant en valeur « des patients inspirants » et des professionnels médicaux et paramédicaux.
Autant de fonctionnalités qui ont déjà convaincu une centaine d’utilisateurs de rejoindre ce « réseau humain plutôt que social », comme le soulignent les cocréatrices. Parmi ces membres, on retrouve autant de femmes que d’hommes, âgés de 18 ans à plus de 60 ans et atteints de pathologies diverses. « Le spectre est très large. Nous avons des personnes qui ont des cancers ou des maladies rares, et donc des pathologies très lourdes, mais aussi des gens qui ont un eczéma envahissant, un TDAH ou un burn-out », détaille Florence Spagnol. Pour s’inscrire à MediTchat, un abonnement est nécessaire. Il s’élève à 4,99€ par mois ou 49,90€ par an.
Une application que les aidants pourront bientôt rejoindre. « Nous pensons qu’ils ont aussi besoin de soutien car c’est parfois très lourd d’aider un proche, un enfant ou un parent au quotidien. Nous souhaitons ainsi créer un profil dédié pour que les aidants puissent échanger entre eux et sortir de l’isolement. C’est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur car nous avons plusieurs personnes concernées dans notre entourage », révèle Florence Spagnol.
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