Entre 40 000 et 50 000 manifestants ont pris part à la manifestation contre la réforme des retraites de jeudi 19 janvier à Toulouse. Ils dénoncent un projet injuste et demandent son retrait.
« Métro, boulot, caveau », « la retraite avant l’arthrite », « 49.3 nuances de foutage de gueule »… Armés de pancartes, de klaxons et de mégaphones, 40 000 personnes selon la police et 50 000 la CGT, d’après les informations de La Dépêche du Midi, sont descendues dans la rue pour manifester contre la réforme des retraites à l’appel des principales organisations syndicales ce jeudi 19 janvier à Toulouse.
Pour rappel, Elisabeth Borne, la Première ministre, a présenté le 10 janvier dernier les contours de ce projet qui prévoit notamment le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Un recul qui inquiète. « Je ne pense pas que je serai capable à 64 ans de porter les registres de l’état civil toute la journée, d’accueillir des personnes toutes les dix minutes et de supporter la pression », appréhende Souhila, employée municipale.
Selon les manifestants présents, le report de l’âge légal de départ n’est pas la solution pour pallier le déficit attendu des retraites. « Il y a d’autres alternatives comme donner le même revenu à poste égal aux femmes qu’aux hommes. Cela permettrait d’éponger la dette car elles participeraient ainsi davantage à l’effort. Il serait aussi possible de taxer les riches », propose Fabienne, enseignante en élémentaire.
Carla, étudiante en troisième année de droit, approuve cette proposition. « D’après l’ONG Oxfam, taxer les milliardaires français à hauteur de 2% permettrait de combler le déficit des retraites », indique la jeune femme. Delphine, enseignante dans le secondaire, les rejoint. « Il serait préférable de mieux répartir les richesses plutôt que de faire travailler les gens plus longtemps », estime-t-elle.
Comme le réclament plusieurs politiques, certains manifestants demandent aussi un référendum sur la réforme. « Cela permettra de montrer l’avis du peuple », estime Claudia, étudiante en école d’ingénieurs. Serge n’est pas de cet avis. « Pas besoin de référendum. Il faut le retrait total de cette réforme », demande le cheminot retraité. Mais Delphine craint « un passage en force » avec le recours à l’article 49.3 de la Constitution.
Pour mémoire, ce dernier donne la possibilité au Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement sur le vote notamment d’un projet de loi de finances. Il est alors considéré comme adopté. Depuis qu’elle est Première ministre, Elisabeth Borne a utilisé l’article 49.3 dix fois. « Tout passe en force. Cela discrédite la politique », dénonce l’enseignante dans le secondaire.
Le gouvernement semble toutefois vouloir éviter de recourir au 49.3 sur le projet de réforme des retraites. Mais tout peut encore changer. Les manifestants sont en tout cas sûrs et certains d’une chose : ils vont continuer à se mobiliser contre le projet. « Ce n’est que la première manifestation. Il faut se mobiliser dans la durée pour espérer ne pas voir passer cette réforme », encourage Lucienne, artisane.
Claudia qui participait à sa première manifestation ce jeudi prévoit de descendre à nouveau dans la rue. « C’est important de le faire. Tout le monde est concerné par la retraite », souligne-t-elle. De son côté, Serge appelle à « se mobiliser plus largement ». « Il faut faire un blocus économique. L’argent est le nerf de la guerre. Il est nécessaire de toucher au capital pour gagner », appuie le retraité.
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